Crise dans le secteur pétrolier : les Béninois font pression sur leur budget

Finies les sorties fantaisistes et moins de plaisir les week-ends dans les buvettes et restaurants de la place. Les béninois font désormais de la spéculation sur leurs revenus habituels pour tenir le coup face aux fluctuations remarquables des prix de l’essence frelatée qui a cours depuis un certain temps.

Une station service située en plein cœur de Cotonou. Il est environ six heures ce matin du vendredi 13 janvier 2012. Et déjà la circulation est quasiment interrompue par une file impressionnante d’attente qui, ne pouvant plus tenir sur le pavillon de la station service, est obligée d’occuper une importante partie de la rue. Nos enregistreurs ont pu recueillir difficilement les impressions de quelques béninois sur la gestion de la flambée du coût de l’essence frelatée avec leur revenu habituel. Trois béninois interrogés sur cinq gèrent difficilement la situation. Il faut en effet disposer du temps nécessaire pour s’approvisionner à la station où le produit est relativement à moindre coût. Ce qui n’est pas évident puisqu’il faut aller travailler. C’est donc contre leur gré que certains usagers vont se faire servir les produits illicites à prix très élevés. Précédemment fixé à 300 Fcfa le litre, le prix de l’essence frelatée bascule désormais entre 1000 Fcfa et 1200 Fcfa. Un seuil qui laisse perplexe bien de béninois qui n’ont plus d’autres choix que de se priver de certains plaisirs pour tenir le coup. Au point où sortir pour vaquer à leurs occupations habituelles est devenu un dilemme. Certains ont carrément rompu avec les sorties de week-ends pour deux raisons. D’abord, le carburant disent- ils, doit être désormais utilisé pour des urgences. Ensuite, il faut limiter certaines dépenses en alimentation. « Ma voiture 4X4 me prend une dizaine de litre par jour pour 12000 Fcfa contre 3000fcfa précédemment. J’ai donc décidé de retourner à ma moto, ce qui me permettra de réduire considérablement ma consommation en carburant et de couvrir mes dépenses avec mon salaire», confie Ambroise, fonctionnaire béninois. Comme lui, des milliers de béninois optent pour des solutions alternatives pour tenir le coup. Certains pensent qu’il faut acheter des bicyclettes ou marcher si la situation devait perdurer. En attendant que les autorités béninoises ne prennent des mesures pour limiter les dégâts, les populations continuent de trimer sous le poids de cette crise qui affecte considérablement le coût de la vie.

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