Non disponibilité de reliquats : une source de discorde sociale

Les vendeurs et autres prestataires de services ont de plus en plus maille à partir avec leurs clients. Cette situation serait due au manque de pièces de petites valeurs et à la mauvaise foi de certains.

«Donnes-moi vite ma monnaie. Espèce de voleur. C’est comme ça que vous faites pour garder le reliquat des gens». Ainsi s’est adressée dame Rosine, qui réclame ses 50F restant à un conducteur de taxi moto communément appelé «Zém» qui vient de la déposer. «Ce n’est pas ma faute. Les pièces de petites valeurs deviennent de plus en plus rares. Même si certains collègues le font, moi je ne fait pas ça», a expliqué le zém pour se défendre.

De ces cas d’incidents dus au reliquat se comptent par centaines chaque jour dans les villes de Cotonou, Calavi et ailleurs. Mr Gilles, propriétaire de véhicule vivant à Calavi témoigne qu’il s’agit de la mauvaise foi des commerçants qui cherchent à garder les reliquats. « Il a fallut que je menace de partir avec son argent pour qu’un vendeur d’essence se décide à me remettre mes 250F restant », étaye-t-il. Léa vendeuse de divers à Vèdoko se désole de l’indisponibilité de petites pièces notamment les pièces de 50F, 25F, 10F et de 5F. « Suite à des engueulades avec des clients dues au problème de reliquat, des clients à moi ne viennent plus et c’est désormais difficile de faire un bon chiffre d’affaire. Aussi, certains profitent-ils de la situation pour nous réclamer à plusieurs reprises le même reliquat ». D’après elle, « des gens s’érigent en cambiste et réclament 200F lorsqu’on leur demande de monnayer 10.000F ». De son côté, Stéphane, jeune étudiant vivant à Cotonou laisse entendre : « j’ai souvent du mal à retourner réclamer mes petits reliquats tant bien que l’envie ne me manque pas. Surtout avec les jeunes filles qui par malice disent qu’elles n’ont pas la monnaie malgré qu’elles en ont ». Nadine, vendeuse de cartes de recharges  dans une cabine de la place expliquant sa stratégie  de gestion des problèmes de reliquats affirme : « j’ai développé à côté de mon affaire principale, la vente de biscuits, de bombons, de papier mouchoir et d’autres petites choses que je propose aux clients en lieu et place de leurs reliquats». «Stratégies que j’ai apprise avec les pharmaciens» ajoute-t-elle. L’intensité que prend la raréfaction des monnaies et son cortège d’incidents nécessitent qu’on s’y penche pour favoriser les échanges. 

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