De 2008 à 2011, plusieurs centaines de millions ont été détournés à la Sonacop comme nous l’annoncions dans notre parution du 25 janvier 2012. Alors que la commission dirigée par le Général Lafia Biokpo travaille âprement à boucler son enquête sur l’affaire, un de ses cerveaux, toujours en cavale, se signale à travers une épitre.
La Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) est dans l’œil du cyclone depuis quelques jours où, nous avons parlé du détournement de près de 800 millions f Cfa au préjudice de la société. Au fil des jours, chaque pan de la scabreuse affaire se dévoile. Aussitôt su, ce scandale a fait l’objet d’une grande attention de la part des responsables au sommet de l’Etat.
Une commission d’enquête a été mise sur pied, à cet effet. Elle est dirigée par le Général de brigade Lafia Biokpo. Il lui est demandé de décortiquer tout le dossier dans lequel plusieurs responsables de la société sont mêlés. Ceux-ci ont auraient su profiter de la défaillance du système informatique de la maison pour tripatouiller des factures et détourner des centaines de millions. Alors que la commission travaillait à réunir tous les éléments du puzzle, une des personnes impliquées a décidé de réagir. De sa cachette, il envoie une longue lettre au président de la Commission chargé de l’investigation, de la suppression des factures de certains clients de la Sonacop. Il déclare dans sa lettre qu’il n’est que le bouc-émissaire, les vrais auteurs ou commanditaires étant deux de ses collaborateurs dont il n’a cessé de citer les noms tout au long de ses mémoires. Il y dénonce leur mauvaise foi. «Ils ont profité de ma naïveté pour m’impliquer dans une affaire que je connaissais, certes, au début mais dans laquelle à partir d’un moment j’ai été manipulé et abusé, ne servant que comme un faire-valoir».
Suppression de factures
Les confidences de ce monsieur qui était au cœur des détournements sont assez éprouvantes. La méthode consiste à supprimer des factures dans le système Anael. Plus le temps passait, plus ils ont évolué pour s’adapter à la technique de détournement qu’ils ont fini par maitriser grâce à un des leurs qui a compris que la suppression directe des factures dans le système informatique comportait beaucoup de risques. C’est ainsi qu’un des deux acolytes cités par l’auteur de l’épitre a proposé une autre méthode qui consiste à créditer le compte du client du même montant que celui de la facture sans que le journal caisse ne soit mouvementé. Ainsi de 2010 à 2011, des centaines de millions ont été détournés par quatre acolytes. Morceau choisi: «Quelques jours après toujours dans le couloir, ils m’ont demandé s’il y avait des opérations en vue au titre de l’année 2011, j’ai dit qu’effectivement Gogan m’a remis une liste de factures à supprimer dont le montant s’élève à cent quarante millions (140.000.000 Fcfa) environ et que je n’ai pas encore fait».
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