Les membres de l’association interprofessionnelle du Coton (Aic) se sont retrouvés dans la soirée d’hier, aux environs de 19 heures, devant le commissariat central de Cotonou. Il s’agissait, pour eux, de protester contre la garde-à-vue décidée à l’encontre de l’administrateur de la Centrale de Sécurisation, de Paiement et de Recouvrement (Cspr), le secrétaire permanent de l’Aic et le sieur Patrice Talon, président du comité de contrôle de gestion de la Cspr. Dans la déclaration qu’il a lue devant une foule immense, composée d’amis, parents et proches des détenus, Nestor Noutaï, contrôleur de gestion à l’Aïc, dénonce la confiscation des libertés individuelles et exige leur mise en liberté immédiate. Lire ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.
DECLARATION DE L'ASSOCIATION INTERPROFESSIONNELLE DU COTON (AIC)
Le mercredi 25 Avril 2012 à 17heures, l'Administrateur de la CSPR a reçu la visite de quatre (4)
policiers très armés qui l'ont emmené au Commissariat Central pour un interrogatoire, qui a duré de
17h30 à 00h30, heure à laquelle ils lui ont annoncé la décision de le garder pour la suite des informations.
Le jeudi 26 Avril 2012 à 9 heures, Monsieur Patrice TALON, en tant que président du Comité de
Contrôle de Gestion de la CSPR a voulu s'enquérir des nouvelles de l'Administrateur de la CSPR.
Arrivé au Commissariat Central, il lui a été notifié qu'il ne peut entrer en contact avec
l'Administrateur de la CSPR que sur autorisation du Commissaire Central. Ce dernier lui annonça que
lui aussi était recherché dans l'affaire, qu'il devait être écouté et qu'il s'apprêtait à l'appeler.
Monsieur Patrice TALON s'est alors volontairement mis à la disposition du Commissaire Central qui
l'a introduit dans le Bureau de la Brigade de Recherches et des Investigations. Cette Brigade qui l'a
interrogé pendant près de trois heures et lui a demandé d'attendre la suite des informations.
Ensuite, le Secrétaire Permanent de l'AIC, en la personne de Monsieur Narcisse DJEGUI et son
collaborateur qui s'occupe des questions d'intrants ont été aussi écoutés pendant plus de quatre (4)
heures. Après cette interrogation, la Brigade de Recherches et d'Investigation décida de garder à vue
le Secrétaire Permanent de l'AIC et Monsieur Patrice TALON pour des raisons que nous ignorons.
Au total, l'Administrateur de la CSPR, le Secrétaire Permanent de l'AIC et Monsieur Patrice TALON
sont actuellement gardés à vue au Commissariat Central de Cotonou.
Au moment où nous vous parlons, Monsieur Adjovi Mathieu, Président de l'AIC est en interrogatoire
et d'autres sont en attente de l'être.
Le motif officiel de ces gardes à vue serait la clarification de la subvention intrants coton Campagne
2011-2012. Or, il s'avère que l'Etat n'a pas encore décaissé cette subvention.
Mieux, le Gouvernement a mis en place une Commission d'enquête internationale pluridisciplinaire
que le Ministre de l'Agriculture de l'Elevage de la Pêche a tenté en vain de manipuler son travail.
Le Gouvernement voudrait faire croire à l'opinion publique que nos braves producteurs ont été
grugés. Allégation infondée et fallacieuse confirmée par la Commission que le Gouvernement a mis
en place.
Alors, n'assistons-nous pas là à des décisions arbitraires et abusives ou à des règlements de compte
personnel pour des motifs inavoués. Retenons que le vrai motif n'est pas la question de la
subvention.
En considération de tout ce qui précède, nous prenons le peuple béninois à témoin. Le Bénin est un
Etat de droit et tout citoyen épris de paix et de justice est interpellé pour méditer sur cette forme de
gouvernance de notre pays qui n'est pas de nature à sécuriser les investisseurs. En conséquence,
l'interprofession cotonnière exige du Gouvernement, le respect des droits de l'homme et la
publication immédiate du rapport d'enquête de la Commission d'enquête Internationale.
Vive le Bénin!
Vive la promotion de la filière coton!
Je vous remercie!
Laisser un commentaire