Le réaménagement du calendrier scolaire par le gouvernement fait des gorges chaudes dans le rang des enseignants qui disent ne pas s’y reconnaître. Le bras de fer entre le gouvernement et les enseignants de la maternelle et primaire, du secondaire général et de la formation technique et professionnelle se poursuit. En effet, après l’effectivité des mesures de défalcation sur salaire et les grincements de dents que cela provoque chez les enseignants grévistes, le gouvernement a annoncé un nouveau calendrier de déroulement des examens pour le compte de l’année scolaire 2011-2012.
Selon ce nouveau calendrier, l’examen du baccalauréat reste à sa date initiale du 18 juin mais des modifications ont été apportées concernant le déroulement du Bepc (2 juillet) et du Cep (25 juin). Cette décision prise unilatéralement par le gouvernement n’est pas du goût des enseignants réunis au sein du Haut conseil syndical de l’éducation. Joint par téléphone, le président du Haut conseil syndical de l’éducation Eustache Zinzindohoué affirme que « les enseignants ne se reconnaissent pas dans ce nouveau programme car n’étant pas associés aux négociations en vue d’un réaménagement multipartite du calendrier scolaire ». A l’en croire, c’est une décision qui les concerne du fait du rôle qu’ils auront à jouer et ainsi, ils devraient être à la table de négociation avec les décideurs du monde scolaire.
Vers une nouvelle crise dans l’éducation ?
La crise qui secoue le monde éducatif béninois depuis le 24 du mois de janvier 2012 est loin d’être terminée pourrait-on dire au vu des nouveaux points de discorde.
Le premier point, c’est déjà la mise en application des menaces de défalcation des heures de grève sur le salaire des enseignants. Des dires des grévistes, même s’il y a lieu de défalquer, cela ne devrait excéder le tiers du salaire, encore que leur grève est légale et légitime.
Le deuxième est bel et bien le nouveau calendrier. Pour certains enseignants grévistes, en prenant l’option de la défalcation, le gouvernement n’avait plus le droit de prolonger l’année scolaire. « Le préalable à toute modification du calendrier du déroulement des examens scolaires, c’est la remise des montants défalqués de nos salaires », a précisé le président Eustache Zinzindohoué.
Avec ces points de désaccord et l’annonce par le Haut conseil d’un sit-in pour le 17 et l’ultimatum du 25 avril pour satisfaire les revendications des enseignants qui approche à grands pas, l’école béninoise pourrait connaître, de nouveau, des jours sombres.