Assez ! Assez ! Assez ! Il faut que ça cesse maintenant. Elle a trop duré, l’exploitation des maigres ressources d’un pays en voie de développement comme le Bénin, pour la promotion de la drogue, de l’alcool, de la débauche sexuelle, de vol de motos, etc. Curieux, que ce soient les fonds de l’Université d’Abomey-Calavi dont les ressources sont en dessous des besoins financiers de la maison qui serve à cela. Elle a trop duré, la réorientation négative de l’anniversaire de décès du précurseur du reggae.
Elle a trop duré, la consommation excessive du tabac tous les 11 mai pour commémorer, dit-on, la mémoire du prophète Jah. C’est une scène malsaine qui se produit tous les ans sur le campus d’Abomey-Calavi avec l’apport financier de structures étatiques.
A l’origine, le 11 mai devrait servir à une révolution, un combat pour l’émergence de la jeunesse. Réécouter la musique de Bob Marley, notamment ses paroles, devrait servir au changement de mentalités, à la culture de l’amour, de la paix, de l’unité et de la solidarité. Le 11 mai devrait être une journée de réflexion sur comment aider les délaissés, comment poursuivre les idéaux de Bob Marley, une journée de prise de conscience. Le prophète rastafari a été, à travers sa musique, un porte-parole des défavorisés, un défenseur de la cause des Noirs. Le 11 mai ne veut pas dire ‘Fumer et boire’.
Aujourd’hui la conception de Bob Marley a changé négativement et est remplacée par la débauche. Le 11 mai sur le campus d’Abomey-Calavi est devenu la fête de la “gandja ”, de l’alcool, du sexe et du vol. En lieu et place de la mémoire de l’illustre disparu, toute chose contraire à ses idéaux. La présence des forces de la Police universitaire et d’autres corps comme la croix rouge universitaire et les Sapeurs pompiers est loin de dissuader les férus de ces débauches.
Dans son reportage sur le 11 mai 2012 à l’Uac, un collègue écrit : «Il n’y en a pas eu autant qu’aux éditions précédentes, mais la dose nécessaire pour noircir à la fois les poumons des novices et des vétérans de la consommation du tabac, «gandja» en terme branché, y était. Dans la fièvre de la soirée, des jeunes gens, sans distinction de sexe, tels des cheminées d’usine, émettaient de la fumée à profusion. Des fumées parfois précédées de vives flammes. Et comme si cela s’avère insuffisant, des bouteilles de liqueur se vidaient à satiété.»
Pour se défendre, certains se plaisent d’affirmer : «Bob Marley ne chantait pas sans prendre sa “gandja”. Il dit lui-même “no gandja, no music”.» «Le 11 mai, c’est la journée des fous» disent d’autres. Ils font donc tout ce qui leur passe par la tête. Plusieurs jeunes, la majorité on peut l’affirmer, imitent la catégorie des artistes du reggae qui consomment de l’opium avant de chanter.
Il est temps que l’Ensemble artistique et culturel des étudiants (Eace) de l’Université d’Abomey-Calavi et toutes les autres structures impliquées dans l’organisation de la fête sur le campus d’Abomey-Calavi fassent le bilan de ce qu’ils soutiennent tous les ans. Quels sont les retombées ? Rien de positif aujourd’hui où l’événement a perdu ses valeurs originelles.
Toute analyse faite, la célébration du 11 mai sur le campus ne profite pas à la nation béninoise. Et d’ailleurs, la famille Jah, conservatrice des idéaux de Bob Marley s’est toujours opposée à la célébration du 11 mai. «Robert Nesta Marley est un prophète ; on ne célèbre pas l’anniversaire de décès d’un prophète». La famille jah a eu longtemps en opposition, plusieurs autres fans du reggae et de Bob Marley qui estiment que cette journée doit être commémorée pour la transmission des idéaux de l’homme à la jeunesse. Mais si aujourd’hui, cette journée est devenue l’une des voies de déperdition de cette jeunesse, il faudra parer au plus pressé pour limiter les dégâts.
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