Dans un long entretien téléphonique que nous avons eu avec le président-maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo hier, il a réaffirmé la sincérité de sa colère et son indignation quant au déguerpissement des populations des berges lagunaires de Cotonou.
Soglo père est revenu en détail sur sa sortie fracassante. Nicéphore Soglo « signe et persiste ». Il est « contre la manière dont les populations des berges lagunaires de Xwlacodji, Abokicodji, Gbogbanou et Dédokpo ont été déguerpies » C’est la substance du long entretien téléphonique que nous-la rédaction de La Nouvelle Tribune- a eu avec lui hier. Cet ancien chef d’Etat, qui dirige depuis 09 ans la mairie de Cotonou est revenu, dans cette conversation empreinte de convivialité sur les raisons qui fondent son mécontentement et son indignation bien qu’il adhère à l’idée qu’il faut assainir les berges lagunaires de la ville.
En effet, le 04 mai 2012, les populations des quartiers de Xwlacodji, Abokicodji, Gbogbanou et Dédokpo ont, pour des raisons d’assainissement, été déguerpies sur instruction du ministère de l’environnement. Le 12 mai, en visite sur ces cites, Nicéphore Soglo avait exprimé, les yeux larmoyants toute sa désolation. Il s’était offusqué de n’avoir pas été, en sa qualité de chef de terre, première autorité de la commune, mis au courant de la décision du ministre de l’environnement. Quelques jours plus tard, soit le 15 mai, nous avons publié un article, document à l’appui, affirmant que Soglo était informé de l’opération et a même donné sa caution. Confère La Nouvelle Tribune n° 2331 et 2332 du mardi 15 mai 2012, article « Déguerpissment des berges lagunaires de Cotonou : La preuve que le Maire Soglo informé a donné sa caution.» Nous nous étions fondé sur le communiqué n° 0403/MEHU/DC/SGM/DGE/DPPGRE/SPP/SA en date du 23 février 2012. Un document intitulé « Communiqué conjoint du Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme et du maire de la ville de Cotonou.» Et portant la signature du ministre de l’environnement Blaise Ahanhanzo-Glèlè et du maire de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo. Le communiqué informait les populations des quartiers en question de quitter ces zones au plus tard le 29 février 2012. Cela, en vue du début des « travaux d’assainissement » prévus dans ces zones dans « le cadre de l’aménagement des berges » lagunaire.
Soglo s’explique
Lors de l’entretien téléphonique d’hier, le maire de Cotonou nous a affirmé que notre article a suscité en lui une vive colère. Il s’est étonné que « La Nouvelle Tribune s’est servie d’un simple communiqué pour mettre en cause sa sincérité.» Il nous reproche de n’avoir pas pris sa version des faits avant de la publication de notre article. Les échanges ont été vifs mais courtois. Patiamment, nous lui avons expliqué notre souci de donner au public une information étayée par un document officiel. « Son coup de sang du 12 mai dernier est sincère», a-t-il rétorqué. Et « il n’a jamais été question de déguerpir les populations en pleine saison pluvieuse et en pleine année académique». Et il a été lui-même «surpris» du début des opérations. « Certains agents de la mairie étant présents pendant le déguerpissement », avons-nous remarqué. Il a souligné qu’il y a des dysfonctionnements au ministère de l’environnement et à la mairie. « Même la maison de mon chef d’arrondissement a été détruite », a-t-il avancé pour étayer ses propos. Sa colère était donc «saine» mais pas «feinte». Il a ajouté que les populations déguerpies sont des « autochtones » qui ne méritent pas « comme tout être humain ce traitement ». Il est « lui Nicéphore Soglo » une « icône ». Il a par conséquent « sa réputation à préserver.»
Nous avons par ailleurs, fait avec le président Soglo un tour d’horizon de l’actualité politique nationale et de la gouvernance du régime actuel. On a évoqué, notamment le dossier Pvi-ng. La conversation était franche et empreinte de convivialité.
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