(Une marche de protestation sur le ministère de l’eau mercredi prochain) En changeant le Directeur général de la Société nationale des eaux du Bénin(Soneb), le gouvernement ne comble pas les attentes des syndicats de la maison. Ces derniers sont restés sur leur faim. Ils réclament plutôt le départ du président du Conseil d’Administration.
La Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) est sans doute au bord d’une crise d’envergure et la nomination d’un nouveau directeur semble compliquer les choses. En effet, lors du Conseil des ministres ordinaires du mercredi 07 mai 2012, le gouvernement a nommé à la tête de cette société chargée de la distribution de l’eau au Bénin, un nouveau directeur. Ainsi, David Babalola remplace Adrien Dossou. Contacté pour avoir leur impression sur ce changement de capitaine à la tête du navire Soneb, le Syndicat indépendant des travailleurs de la Soneb (Synint-Soneb), l’une des organisations syndicales de la maison, a plutôt fait des déballages. Selon Phillipe Kouleli, premier Secrétaire général adjoint du syndicat, la Soneb est en proie à des problèmes de gestion humaine, administrative et financière. « Et, fait-il remarquer, même le changement du Dg n’est pas la solution. Il faut au contraire changer le président du Conseil d’administration. Car les Dg ont les mains liées.» Il explique que ces collaborateurs et lui avaient il y a quelques mois organisé un sit-in pour dénoncer la gestion administrative, humaine et financière du désormais ex-directeur de la société. Une séance de travail avec le Conseil d’administration avait suivi. A l’issue de cette réunion, le Pca et les syndicats ont convenu de la mise sur pied d’une commission pour enquêter sur la gestion de la maison. Mais depuis lors, plus rien. Et chemin faisant, les travailleurs se sont rendu compte que le Pca faisait aussi parti du problème. C’est pourquoi, ce mercredi 07 mai 2012, la Synint-Soneb a, à travers un autre sit-in, réclamé le départ du Pca, Emile Louis Paraïso. A leur grande surprise, le conseil des ministres ordinaire tenu le même jour limoge le Dg Adrien Dossou. « La Synint-Soneb est indignée. », s’est offusqué Phillipe Kouleli. Avant de marteler que le syndicat projette le mercredi 16 mai prochain, dans deux jours, une marche sur le ministère de l’énergie et de l’eau, leur département ministériel de tutelle, pour réclamer le départ du Pca.
Les reproches faits au Pca
Les travailleurs de la Soneb ont plusieurs griefs contre le président du Conseil d’administration de la société, Emile Louis Paraïso. Primo, de l’entretien que nous avons eu avec le premier secrétaire général adjoint de la Synint, Phillipe Kouleli, Emile Louis Paraïso serait le seul Pca d’une société d’Etat qui percevrait un salaire. Il toucherait donc un peu plus d’un million e francs Cfa par mois. Ce qui n’est pas conforme aux normes en vigueur au pays et aux textes de l’Ohada. Phillipe Kouleli informe que le Pca a droit à des perdiems qu’il reçoit par session du Ca et non un salaire. Pis, le Pca aurait exigé que lui soit fait un rappel de son salaire depuis qu’il a été élu. Un chiffre avoisinant la centaine de millions est avancé. Secundo, l’âge de Emile Louis Paraïso, Pca de la Soneb depuis la création de l’entreprise en 2004, pose problème. Il serait âgé de 80 ans. « Cela gêne du point de vue de l’éthique », avance le premier secrétaire général adjoint de la Synint-soneb. Tertio, le Pca outrepasserait ses prérogatives. A cet effet, Phillipe Kouleli a déclaré : « aujourd’hui, le Pca est devenu un second Dg. Il abuse des pouvoirs que lui confère le code des marchés publics pour gérer le magasin de la société, pourtant du ressort du Dg.» Il aurait, dans la perspective, sorti un autre organigramme de l’entreprise autre que celui utilisé. « Pourtant, on ne peut faire usage de deux organigrammes différents dans une structure au même moment», clarifie Phillipe Kouleli. Nous n’avons pas pu entrer en contact avec le président du Conseil d’Administration pour avoir sa version des faits. Affaire à suivre.
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