A quand le bilan du Fitheb 2012?

(De quoi a-t-on peur ?) La direction du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) évolue actuellement dans un processus nouveau. Peut-être une innovation dirait-elle. Mais une innovation négative. Trois mois après le festival, le public attend toujours le bilan. 

Trois mois (exactement dans une semaine) après la onzième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), aucun bilan n’est fait au peuple béninois. D’habitude, les diverses équipes qui se sont succédé à la tête de ce grand festival qu’abrite le Bénin depuis 22 ans, font un point aux Béninois dans l’intervalle d’un mois. Et ce, entre autres, par le canal des médias qu’elles informent à la faveur d’une conférence de presse. Peu importe le contenue. Mais de toute façon, le contribuable béninois est informé du bilan. Mais voilà trois mois, l’équipe de l’édition 2012 est restée sans rien dire, laissant des férus du festival sur leur faim.

De quoi a-t-on peur en dépit des 96% du budget?

Ce long silence dans lequel végète la direction en place du Fitheb inquiète et suscite maintes interrogations. Est-ce la peur d’avouer au public que jusqu’à la date d’aujourd’hui, la direction du Fitheb reste devoir à plusieurs prestataires dans le cadre de cette dernière édition. Et ce, en dépit du fort taux atteint dans le financement d’après l’annonce faite par le directeur lors de sa conférence de presse à trois semaines du démarrage de la biennale. 

Pour mémoire, le directeur, dans ses propos a fait part aux journalistes de ce que sa politique engagée dans les préparatifs du festival lui a permis de ramener tous les partenaires internationaux qui entre-temps ont tourné dos au festival; la confiance y est revenue du côté des locaux aussi et que déjà à trois semaines de l’événement, la direction est à un taux de 96% du budget prévisionnel qui s’élève à environ 340.000.000 F Cfa. Et il précise : «Les 4% restants sont les promesses faites et qui attendent d’être finalisées par les signatures d’accord». Il y a aussi l’Etat qui a accordé un financement qui d’après le directeur serait une première vu le montant de la cagnotte. C’est à l’en croire, un exploit à mettre à l’actif de son équipe.  
Aujourd’hui, dans les coulisses, on apprend que la direction serait actuellement en train de mettre de la pression sur les finances pour avoir les fonds afin de payer certains prestataires qui attendent toujours leur dû. L’analyse de ce paradoxe suscite d’autres interrogations.
Pascal Wanou et son équipe avaient-t-ils dupé le peuple béninois. Etait-ce une opération de charme? Si non, a-t-on alors donné priorité à d’autres choses en dehors de celles auxquelles les fonds devraient servir ? Il est temps, qu’ils fassent la lumière autour. Si la Direction est aux abois, pour quoi ne pas informer le public comme on sait bien le faire quand il s’agit d’annoncer des réformes et exploits devant micros et caméras.    

Les “obsèques ”du Fitheb et le scénario 2004

-t-on peur de mettre soi même au grand jour, les limites d’une édition du Fitheb qu’on a voulu de «Renouveau» mais qui au finish a été celle de l’«enterrement» ? Enterrement parce que ce festival ne vit plus. Le Fitheb est “mort” et il ne restait soit à le ressusciter ou à l’enterrer. Mais, il est à constater que l’équipe organisatrice de la onzième édition a choisi l’enterrement, un enterrement bien réussi. Ceci, bien que la direction ait fait miroiter une édition qui devra consacrer le renouveau du festival, l’affirmation de sa maturité, un nouveau départ, son repositionner en tant que première plate forme théâtrale en Afrique comme il l’a été à ses débuts. Ce n’était que des slogans “vides”, pouvait-on constater. Du gaspillage d’énergie dans plusieurs villes du Bénin. Une édition du Fitheb qui s’est déroulée sans grande affluence dans chacune de ses villes. Déjà même dans la ville capitale du festival qui est Cotonou, le public était resté presque indifférent, faute de communication entre autres. Que ça soit dans les salles ou sur l’esplanade du stade de l’amitié où a été installé le village du Fitheb. Il est à noter que plusieurs dysfonctionnements ont jalonnés le long de ce festival dont celles liées à l’hébergement et au déplacement des compagnies. Les “obsèques“ du Fitheb ont été bien organisées. A-t-on peur d’avouer qu’on a failli à sa mission ?

Le silence actuel amène à se demander s’il ne s’agit pas d’une marche douce vers le scénario de 2004 ? Une édition du Fitheb qui s’est soldée par une dette de 40.000.000 F Cfa que la direction d’alors a eu des difficultés à justifier et que l’Etat a dû prendre en compte. Seuls Pascal Wanou et son équipe peuvent rassurer les uns et les autres face aux diverses interrogations et inquiétudes.

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