Correction de la Lépi : la face cachée des discours politiques

La correction de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) est loin d’être un terrain d’accrochage des camps politiques, notamment entre l’opposition et la mouvance présidentielle.

La Liste électorale permanente informatisée (Lépi) a été établie à partir d’un recensement frappé d’incohérences, d’incongruités et de données improvisées. Sa correction ne saurait être de règle telle qu’on s’active à prouver à travers le match des acteurs politiques que ce soit l’opposition ou de la mouvance. Il faut simplement une commission composée de cadres compétents en la matière avec certes des représentants des deux obédiences politiques. A moins qu’on veuille mettre cette tâche sur les ailes de la politique à des fins inavouées. Soit  pour colmater des brèches : causes des querelles qui grèvent depuis et présentement sur la liste. Soit pour tailler de nouveau la liste sur de nouvelles mesures pour des visées politiciennes à venir.
La Lépi est l’objet de tous les malentendus. Il était dit que la liste électorale permanente informatisée réalisée par la Commission politique de supervision (Cps-Lépi) a recensé dans certains départements un nombre d’électeurs dépassant les populations reconnues à ces départements d’après les statistiques de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae). Et que telle que la liste a été élaborée, la population du septentrion dépasse en chiffre largement celle du Sud. Et cela était fait exprès pour des objectifs cités en son temps. La victoire écrasante de Boni Yayi au premier tour de l’élection présidentielle de Mars 2011 a apporté un grand crédit à la polémique. Si cela était vrai, les politiciens responsable de ce montage grossier auront à craindre qu’une correction de cette liste mette à nu le complot. Ils doivent alors déclencher les discours politiques partout et en tout lieu à grand renfort médiatique, derrière des manœuvres et agitations politiciennes. La raison ne serait plus à démontrée. Or, la correction de la Lépi n’est qu’une simple chose au pays des hommes intègres. Il s’agit de vérifier si les reproches mis sur le compte de la liste sont vrais, si les données arithmétiques relevant des populations reconnues aux départements sont exactes et vérifier la conformité de l’état de la liste à la loi qui la régit. Ce travail doit certes obéir à la démarche de concertation mais il doit suivre une démarche scientifique.  On se rappelle que se sont les tergiversations entre mouvance et opposition qui ont fait traîner le démarrage des travaux devant établir la Lépi. Et voilà que le même scénario se repète au début de la phase de correction du fichier électoral. Ainsi, tel que les dispositions ont perturbé et conduit à une Lépi bâclée, les présentes manœuvres pourraient conduire à un semblant de correction ou à l’arrêt de la correction jusqu’au départ de Yayi en 2016.
Marius Kpoguè

La guerre des concepts

Le débat sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) prend progressivement la place de ceux relatif à la révision de la Constitution et à l’affaire Bénin Control ou encore Pvi. Seulement, cette volonté de la classe politique de « parfaire » le fichier électoral semble laisser  place à «une guerre» de terminologie concernant ce qu’il faut faire dans le concret. Et les termes fusent. Avant l’arrivé de la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) qui a séjourné au Bénin du 29 janvier au 09 février dernier, on avait parlé d’ « audit de la Lépi ». Pendant le séjour des experts de l’Oif, le terme « évaluation » s’est invité dans le débat. L’équipe de l’Oif a pris très tôt le nom de mission d’évaluation. Maintenant que la classe politique s’active, on parle dans le camp de la majorité présidentielle « d’actualisation ». Tandis que l’opposition veut une « correction». Les deux camps, mouvance et opposition, sont tous unanimes que la Lépi a des imperfections qu’il faut corriger. Reste donc à savoir ce que la majorité attend par «actualisation» et l’opposition par «correction».
Léonce Gamaï

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