Le président Boni Yayi aurait rompu tout contact avec les jeunes de la majorité présidentielle.
C’est du moins ce que disent certains jeunes qui affirment « avoir mouillé les maillots » pour la réélection du Chef de l’Etat.
Profitant d’une sortie politique du Mouvement des jeunes turcs de Lucien Mèdjico, ils ont dénoncé la marginalisation des jeunes dans la refondation. Un gros pavé dans la marre de majorité présidentielle. C’est ce que viennent de faire certains jeunes de la majorité présidentielle hier au Codiam. Profitant d’une sortie médiatique des jeunes turcs sous la houlette de Lucien Mèdjico, Fred Houénou, Simon Dinan et d’autres n’ont pas ménagé le Chef de l’Etat et son régime. Si dans leur discours, on sent l’amertume et le désenchantement de personnes sevrées de prébendes et négligées, il y a bien une volonté de ces jeunes de dire ce qui ne va pas. C’est Fred Houénou, un ancien thuriféraire du régime « utilisé » en son temps pour attaquer l’opposant Houngbédji, qui lance les hostilités. Selon lui, « la refondation ne marche pas comme le changement et se transforme en un vain slogan ». Il dénonce le mépris dont lui, un acteur du changement est l’objet et qui fait qu’il n’a pu rencontrer le Chef de l’Etat malgré ses nombreuses sollicitudes. Après avoir proclamé l’échec de la refondation, il invite les jeunes à faire une révolution car le Bénin est à une étape décisive de sa vie. « Est-ce que nous allons nous perdre à la croisée des chemins », a-t-il interrogé ? Pour lui, le mensonge est le fondement de la refondation et il invite les jeunes à dire la vérité. « Dans un contexte de tromperie universelle, dire la vérité peut apparaître comme un acte révolutionnaire »,a-t-il conseillé. Son camarade Simon Dinan l’a encensé. Il invite le Chef de l’Etat a écouter la jeunesse et a fait sortir des tiroirs les nombreuses demandes d’audience qui sont restées sans suite au cabinet présidentiel. Bien qu’ils se réclament de la majorité présidentielle, le discours de ces jeunes a tout l’air d’un discours d’opposant. Ce qui laisse augurer d’un avenir peu radieux pour cette majorité présidentielle.