Alors que le ciel et les gradins de Kouhounou ont vu dimanche dernier le vieil espoir s’éteindre une fois encore lors des éliminatoires, la revoilà, l’éternelle question: que faire de l’équipe?
Au lendemain du nul (1-1) face aux Antilopes de l’Ethiopie qui condamne l’équipe du Bénin à suivre la Can Afrique du Sud 2013 à la télévision, le football retrouve son train-train quotidien. Et comme à chaque élimination des Ecureuils d’une compétition, on se demande déjà ce qui fera le futur de l’équipe. Malgré ce rappel à l’ordre des Walya comme pour nous rappeler que battre le Mali était un accident de parcours. Il ne faut pas tout jeter de cette formation béninoise. Ce mois de juin a permis de confirmer que le Bénin dispose d’un bon gardiens de but. Fabien Farnolle du haut de ses 1m90 a montré de belles choses dans les buts béninois et a laissé présager un bel avenir pour son éclosion tardive. Et la compétition entre gardien de but est lancée entre lui et Guillaume Bèmènou, cloitré sur le banc de touche.
Autre satisfaction, l’intégration réussie de Jordan Adéoti dans l’axe central de la défense béninoise. Le sociétaire de Colomiers poccède une belle vision de jeu et une capacité à se projeter vers l’avant assez bonne et qui peut être bonifié au fil du temps, de sa régularité et de son ascension. Désormais, on peut palier l’absence de Khaled Adénon ou de Réda Johnson. Le retour de Bello Babatoundé a redonné des solutions à l’équipe du Bénin au milieu de terrain. Bon, balle au pied, bonne touche technique et une bonne vivacité, il a beaucoup apporté dans l’animation offensive même s’il se complique parfois la vie ou disperse son énergie dans des gestes difficiles. Dans ce secteur, l’arrivée de David Djigla est une bonne chose si on lui consacre du temps et du sérieux pourra être bénéfique pour le Bénin.
A revoir
Pour le reste, l’équipe du Bénin doit revoir sa copie. Dans le secteur de la défense, les deux latéraux n’ont pas été à la hauteur de la tâche. Si Anicet Adjamonsi a fait un travail appréciable à son poste, le poids de l’âge ne lui pas permis de fournir des efforts offensifs comme le demande le football moderne aux latéraux. Le fait d’évoluer dans un club de seconde zone où le travail quotidien est sporadique ne l’a pas aidé non plus. De l’autre côté, Arsène Ménessou a été passable et trop approximatif dans son rôle. Assez lent, il n’a pas été souvent à l’avant poste pour apporter un appui à l’attaque béninoise. A ces postes de latéraux, tout est à revoir.
Le gros problème de l’équipe du Bénin a été toujours le milieu de terrain surtout sur ces quatre derniers matches où en seconde période, les joueurs paraissent fatigués. Même si Koukou Djiman a relevé un peu son niveau de jeu et a soigné quelque peu ses relances, il n’est pas encore la solution idéale devant la défense. La pauvreté de ce milieu de terrain a été mise en évident durant ce mois de juin et a obligé le capitaine Stéphane Sessègnon à descendre trop bas pour chercher le ballon. Ce qui n’a pas avantagé l’équipe. Que ce soit Pascal Angan ou Romuald Bocco, ils n’ont rien apporté à l’équipe. Pour le second, à force d’être polyvalent, il a été sacrifié encore que ses performances en club (Sligo Rovers) ne sont pas fameuses. Et la ligne d’attaque? Le Bénin peut déjà se lancer le défi de reconstituer cette ligne où les résultats sont mi fige mi raisin et où il y a trop d’incertitudes. Omotoyossi à beau marquer contre le Mali et le Rwanda, il n’est plus une option à court comme à long terme.
Le temps pour un travail de fond
Au total, le Bénin devra reconstituer son équipe dans le fond. Se fixer pour objectif la Can 2015 et reconstituer l’équipe en injectant beaucoup de sang nouveau. Car, dimanche dernier, une génération s’est éteinte avec la fraîche nuit de Cotonou. Dans trois ans, la majorité du onze de départ de Amoros aurait atteint la trentaine. Alors, à défaut de former, remettons nous à la sale habitude d’aller à la recherche de nouveaux joueurs surtout les bi-nationaux. C’est d’ailleurs l’option des dirigeants actuels du football. «Il y a plusieurs joueurs sur la liste d’attente. J’aurais souhaité que nous ayons les moyens de jouer toutes les journées Fifa afin de revoir carrément l’équipe. Il y a beaucoup de joueurs qui pour des problèmes de calendrier ou de santé n’ont pas pu être de l’équipe», a laissé entendre Quantin Didavi à l’issue du match contre l’Ethiopie. Et même pour ça il faut y consacrer du temps et du sérieux et espérer que le hasard fera le reste d’ici mars 2013 ou d’ici les éliminatoires de la Can 2015.


