(Ils demandent l’interpellation du chef de l’Etat) Les députés étaient très furieux hier à l’hémicycle suite à l’absence du ministre des affaires étrangères, Nassirou Arifari-Bako.
Ce dernier a brillé par son absence au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo alors qu’il devrait s’y rendre pour répondre aux préoccupations des députés qui ont été victimes d’humiliation de la part du protocole d’Etat, lors de la commémoration du 51ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le 1er août 2011, à Natitingou et lors de la messe papale organisée le 29 novembre au stade de l’amitié de Kouhounou dans la cadre de la visite du Pape Benoît IX au Bénin.
Les députés avaient éprouvé leur mécontentement à travers une question orale avec débat posée par l’honorable André Okounlola, 2è secrétaire parlementaire de l’Assemblée nationale avec 26 autres collègues de la 6è législature. Mais il se fait que le ministre des affaires étrangères, qui devrait répondre à leur sollicitation, n’est pas venu. Ce qui a envenimé davantage la situation est que, pour justifier cette absence, son collègue des travaux publics présent à l’hémicycle au titre d’un autre dossier, a affirmé vertement qu’il a accusé un peu de retard mais qu’il serait en route pour rejoindre l’hémicycle incessamment. Ce qui n’a pas été du goût des députés qui ont aussitôt réagi. L’auteur de la question a alors souhaité qu’avant son arrivée à l’hémicycle, la plénière entame l’autre question orale puisqu’ils devraient débattre de deux dossiers. Mais sa proposition a été rejetée aussitôt par le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, qui a estimé que les députés ne peuvent pas venir attendre des ministres à l’Assemblée nationale pour qu’ils viennent répondre à une question. Le président de l’Assemblée nationale, dans ses propos, a eu la dent dure contre le gouvernement quant à cette absence du ministre des affaires étrangères. Selon les explications données, le gouvernement serait saisi de ce dossier d’interpellation, depuis le 09 décembre 2011 dernier. Ce dossier d’interpellation devrait être examiné au cours du mois de janvier dernier, mais pour des raisons d’absence de l’auteur principale de la question, il a été différé. Le ministre des affaires étrangères ne pouvait donc pas dire qu’il n’en était pas informé. Pour certains députés, il pouvait même, en cas d’absence, confier le dossier à un de ses collègues du gouvernement comme cela se fait d’habitude.
Le Chef de l’Etat interpellé
Malheureusement, il a été constaté au finish que le ministre Arifari-Bako n’était plus arrivé au parlement. Son collègue Lambert Koty a d’abord essayé de faire croire aux députés que ce dernier était en route pour le Palais des Gouverneurs. Aux dernières nouvelles, il ne serait même pas sur le territoire national. Pour les députés, il s’est foutu d’eux. Les uns et les autres ne l’ont pas du tout raté dans leurs diverses interventions. Mais au terme de quelques minutes de discussion, les députés ont été plus loin en demandant l’application des dispositions de l’article 113 du règlement intérieur de l’institution parlementaire qui dispose «… Conformément aux dispositions des articles 71 et 113 de la Constitution, le Président de la République ou tout membre de son gouvernement peut, dans l’exercice de ses fonctions gouvernementales, être interpellé par l’Assemblée nationale. Toute question écrite ou orale à laquelle il n’a pas été répondu dans le délai d’un mois peut faire l’objet d’une interpellation dans les conditions prévues par la Constitution. Les demandes d’interpellation dûment motivées et signées par dix députés au moins sont déposées sur le bureau de l’Assemblée en séance publique. A partir du dépôt, aucune signature ne peut être retirée… ».