Le Maire de Cotonou, le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO a participé récemment à Johannesburg en Afrique du Sud à une réunion de l’APARC (African Presidential Archive and Research Center).
C’est un forum des anciens Chefs d’Etat auquel ont pris part des diplomates, des leaders industriels, des dignitaires internationaux et des étudiants des facultés américaines, européennes et africaines. Après l’île Maurice où les anciens Chefs d’Etat avaient discuté de la mobilisation des sociétés pour des questions liées à l’énergie en Afrique, le Président Nicéphore SOGLO et ses pairs venus de Cap Vert, du Mozambique, du Nigéria, de la Tanzanie, de la Zambie et du Zanzibar se sont une fois encore penchés en Afrique du Sud, pays hôte représenté à ce sommet par le Président TABO M’BEKI, sur le même sujet, la sécurité énergétique sur le continent. Il s’est agi plus spécifiquement à ce sommet d’une table ronde sur la planification des moyens pour la sécurité énergétique.
Lire les grandes recommandations de cette dixième table ronde des anciens Chefs d’Etat africains.
Elaborer un plan de sécurité énergétique ;
Prendre les dispositions institutionnelles pour la sécurité énergétique ;
Une planification supra régionale pour discuter ensemble avec les gouvernements étrangers ;
Renforcer les compétences régionales et internationales ;
Equilibrer les sources d’énergie renouvelable et non renouvelable ;
Equilibrer les systèmes de distribution de l’énergie ;
La stabilité politique des pays africains pour favoriser le financement des projets ;
Eduquer et sensibiliser le public aux questions énergétiques ;
Coordonner les blocs stratégiques ;
Faire un inventaire du potentiel énergétique de l’Afrique ;
Disposer d’une véritable politique énergétique à l’Union Africaine ;
Propos des anciens Chefs d’Etat et personnalité à la table ronde de Johannesburg
Le Président Nicéphore SOGLO
L’énergie est fondamentale pour l’Afrique. Nous sommes bénis des dieux au niveau de l’énergie et c’est un paradoxe que nous ayons le délestage. C’est même choquant parce que le deuxième fleuve le plus puissant de la planète, c’est le Congo. Si tous les Etats sont actionnaires et qu’on met des barrages sur le fleuve Congo, nous aurons de l’énergie propre pour tout le continent et nous pouvons envoyer un tiers ailleurs. Si tu n’as pas l’énergie, tu ne peux rien faire, tu ne peux pas étudier, ni conserver les aliments etc. Nous avons en plus tout le Golfe de Guinée qui est l’équivalent du Golfe Persique et du Golfe du Mexique, pourri d’hydrocarbure depuis le Nigéria qui est le grand, l’Angola mais tout le long, il y a du gaz, du pétrole pour tous. De quoi faire des oléoducs, des gazoducs et être une alternative de fourniture de gaz et d’hydrocarbure. Sans compter que c’est un secret de polichinelle que l’électricité de France est à 80% d’origine nucléaire et la matière première vient du Niger, passe par le port de Cotonou et les deux pays sont dans l’obscurité ou dans le délestage. C’est quand même un paradoxe de voir un pauvre assis sur de l’or et tend la main pour mendier.
L’ancien Président Sud Africain TABO M’BEKI
L’énergie est au centre des défis du continent. Nous ne pouvons pas réussir le développement sans l’énergie ».
Rupiah BANDA, ancien Président de la Zambie
L’énergie est le moteur du développement. Si on ne règle pas les problèmes liés au déficit énergétique, cela va entraver le développement du continent.
Le Président Pedro Pires, ancien Président du Cap Vert
Les potentialités de l’Afrique sont énormes. On a tous les moyens pour assurer la sécurité, le développement de l’Afrique et le bien être de ses populations. Il faut une réflexion d’ensemble, une politique globale pour le continent. L’Afrique a des fleuves où il faut construire des centrales pour produire de l’énergie pour le continent. Cela nécessite une vision stratégique. L’Union Africaine doit avoir une espèce de think-thank pour évaluer les potentialités du continent et en profiter. Il faut créer des réseaux universitaires africains, des instituts de recherches. L’Afrique ne va pas être simplement un simple fournisseur de matières premières ou seulement consommatrice d’idées, de projets, de produits manufacturés. L’Afrique doit être une productrice d’idées de développement avec un changement personnel et collectif.
Charles STITH, modérateur de la table ronde de Johannesburg, à propos du Président SOGLO
Le Président Nicéphore SOGLO est l’une des lumières qui nous guide sur le continent.
C’est une personnalité fantastique. Le Bénin doit à lui aussi son développement. Le Président SOGLO est l’un des piliers de l’initiative qui a abouti à la création de ce cercle de réflexion. Il a un esprit dynamique, un cœur coopératif.
Outre l’énergie, le devoir de mémoire et la sécurité alimentaire constituent les autres défis majeurs sur le continent africain.
S’agissant du devoir de mémoire, c’est la souffrance née des quatre siècles de déportation et de traite négrière que l’Afrique a connus. Le Président Nicéphore SOGLO s’investit pour que les pays situés le long de la côte s’engagent sur le modèle juif. Le combat dans lequel il s’est engagé depuis Ouidah 92, c’est de créer la route de l’esclave le long du Golfe de Guinée et de la mer rouge.
Quant à la sécurité alimentaire, elle a fait, il n’y a pas longtemps à Tokyo au Japon, l’objet du symposium de Sasakawa pour l’Afrique. Le Président Nicéphore SOGLO y a participé.
Ce symposium a recommandé la création de grands ensembles agricoles modernes. « C’est la révolution verte. Nous l’avons expérimentée au Bénin avec Normand Borlaug, le plus grand savant agricole de la planète qui est mort maintenant, il y a trois ans. Mais son œuvre continue », a expliqué le Président Nicéphore SOGLO qui a ajouté qu’à Tokyo, il était aussi question des Etats fragiles encore appelés Etats fantômes. Il s’agit des Etats qui n’ont pour patrimoine qu’un drapeau, une représentation aux Nations Unies et qui sans la perfusion de la communauté internationale, ne peuvent assurer les salaires à leurs fonctionnaires.