L’Afrique est à la croisée des chemins. Ses responsables doivent choisir entre son indépendance, les jérémiades et l’esprit d’impuissance qui les ont toujours caractérisés et dont tout le continent est victime.
Si les institutions régionales et sous-régionales doivent se montrer utiles à quelque chose, c’est le moment avec l’organisation du procès de l’ancien chef d’Etat tchadien. Certes, seul le Sénégal bénéficiera des intérêts directs parlant des moyens alloués par la communauté internationale à cet effet mais c’est tout le continent qui en sera honoré. Du bon déroulement de ce procès sortira la preuve de la capacité de l’Afrique à juger ses responsables qui se sont écartés des principes démocratiques dans la gestion de leurs pays. C’est en réalité un élément convaincant pour empêcher la Cour pénale internationale ( Cpi), accusée parfois à tort ou à raison par les Africains d’être une Cour exclusivement créée pour juger les seuls responsables Africains. S’il y avait une volonté collective des pays Africains, les autorités africaines jugées par la Cpi et celles actuellement poursuivies ne le seraient pas. « L’indépendance s’arrache, elle ne se donne pas».