Invité hier de l’émission Actu Matin de la télévision Canal 3 Bénin, Amissetou Affo Djobo est revenue sur les raisons et la suite de la sortie médiatique d’un rassemblement de femmes, plusieurs catégories socioprofessionnelles, lundi dernier au chant d’oiseau.
Ce lundi 16 juillet, réunies au chant d’oiseau de Cotonou, des femmes de différentes catégories socioprofessionnelles, ont, à travers une conférence de presse, exprimé leur détresse face à la situation socio-économique et politique actuelle du Bénin. Une situation qu’elle trouve « préoccupante ». Cette conférence, elles l’ont faite sous la houlette de Karim Rafiatou, dont le parti avait pourtant milité pour la réélection de Yayi en 2011, et d’autres leaders politiques. Invitée de l’émission matinale, Actu matin de la chaine privée de télévision Canal 3-Bénin hier, Amissetou Affo Djobo, ancienne député à l’Assemblée nationale, ancienne partisane de Yayi, présentement membre de la coalition Abt, est revenue sur les motivations et l’avenir du rassemblement du lundi dernier. Selon ses propos, un front constitué essentiellement de femmes est en gestation. Ce creuset va lutter contre la mal gouvernance et la souffrance des populations. « Le groupe que nous avons créé sera un baromètre de la gouvernance », a annoncé cette ancienne parlementaire. Elle ne comprend pas le fait que le Bénin qui a à sa tête un régime d’économistes soit le dernier pays de la zone Uemoa (Union économique et monétaire Ouest-africaine).
Bis repetita
« Il est de notoriété publique aujourd’hui que le Bénin va mal. Crise économique, social et politique », a affirmé Amissetou Affo Djobo pour justifier cet «éveil féminin». Ce constat est celui de plusieurs personnalités et observateurs de la vie socio-politique depuis quelques mois. Elle va plus loin en se désolant du fait que « Les problèmes des Béninois ne sont ni entendus, écoutés, ni résolus.» Ce qui indigne davantage ses «sœurs» et elle, c’est que le « chef de l’Etat est sur un petit nuage. Car, justifie-t-elle, s’il était avec les Béninois, il comprendrait et constaterait que ça ne va pas ». Le recours tous azimuts aux militaires inquiète aussi ces femmes. « Dès qu’il y a un petit problème, on sort l’armée (…) J’ai vu à la télé des militaires en train d’ensacher des intrants. Pourtant il y a des milliers de chômeurs à Cotonou. Je ne veux pas monter les jeunes contre l’Armée mais la place des militaires est dans les casernes.», a déploré Affo Djobo. Il faut, selon elle, que cela s’arrête car « nous avons besoin d’un pays bien gouverné. Et les femmes, «donneuses de la vie» ont décidé de s’impliquer dans le combat.
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