«C’est de l’incivisme à outrance de la part des exploitants» Le Directeur de l’Unité de protection de l’environnement, Clément Kotan était l’invité de l’émission «Actu matin» de ce lundi 16 juillet.
L’exploitation abusive de la forêt se poursuit et l’exportation du bois de plus belle. Cela, malgré la décision ministérielle du 26 avril 2012 interdisant provisoirement la pratique de cette activité et toutes les dispositions prises pour sa mise en œuvre. Il y a quelques semaines plusieurs camions titan transportant du bois destiné à l’exportation ont été appréhendés par les forestiers béninois à la frontière d’avec le Togo et leur contenu saisi. Le Directeur de l’Unité de protection de l’environnement, Clément Kotan a réagi face à ces exportations frauduleuses du bois sans aucun respect de la décision du ministre de l’environnement. En ce qui concerne les dernières cargaisons saisies à la frontière togolaise, Clément Kotan pense que : « ce qui s’est passé est la résultante de la légèreté de l’exécution des textes et décisions». Ajoutant que «c’est de l’incivisme à outrance de la part de tous ceux qui sont dans le maillon de l’exploitation du bois au Bénin». Car, à croire M. Kotan, pour la mise en œuvre de sa décision, le ministre a pris toutes les dispositions. Le ministre a fait retirer tous les documents autorisant l’exportation du bois. Egalement dans ce cadre, le Directeur général des forêts a fait circuler un communiqué datant du 30 avril 2012 pour informer de l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction provisoire de l’exportation du bois à compter du 08 mai dernier. «Mais malgré tout cela, nos frères continuent d’exporter du bois», s’est offusqué le Directeur Kotan. Avant de reconnaître que la mesure d’interdiction «paraît à double vitesse» du fait qu’elle paralyse les petits exploitants alors que les «grands bonnets poursuivent allègrement leurs activités».
L’administration béninoise est malade
L’intervention de Clément Kotan sur une chaîne de télévision privée hier montre à quel point notre administration est malade. Et on est tenté de croire que les plaintes contre l’administration de notre pays ne s’arrêteront peut-être jamais au vu des maux qui la minent et des grandes irrégularités qu’on y note. L’argent et le favoritisme semblent avoir pris le dessus sur l’éthique. Et désormais dans certains ministères, il ne fait sans doute pas toujours bien pour un directeur de s’adresser à son ministre, même dans un courrier confidentiel. Sinon comment comprendre pour une lettre adressée à son ministre, un directeur se fasse interpeller par des citoyens à propos du contenu de son message confidentiel dont il attend toujours une réponse ? Qui est-ce qui divulgue le contenu des messages confidentiels ? Pour quelles raisons ? Ce sont bien des questions qui attendent des réponses mais qui illustrent très bien les dysfonctionnements qui sont chaque jour enregistrés dans nos administrations.