Détchénou relance le débat sur le coût des élections et la suppression de la Cena

Dans sa déclaration liminaire à la Conférence-débat que le front dont il est le président à organisé le jeudi dernier, le professeur Antoine Détchénou  a souligné le coût exorbitant des élections au Bénin et le «scandale» qu’est la Cena.

En 1995, lorsque la loi Gnonlonfoun, du nom de son auteur Joseph Gnonlonfoun député à l’Assemblée nationale à l’époque, recommandait la mise en place d’une commission autonome en vue de l’organisation des élections nationales au Bénin, on avait parlé de révolution électorale béninoise. Le Bénin qui, 4 ans plutôt avait déjà surpris le monde entier avec son historique conférence nationale des forces  vives de la nation, venait de montrer une voie à suivre. Et pour preuve,  la Commission électorale nationale autonome (Cena) a été copiée sous divers dénominations par dans la sous-région. Mais plus de deux décennies après l’installation de la première Cena, qui a organisé les législatives de 1995, l’efficacité de la commission électorale fait débat.  Alors qu’il faisait un discours liminaire à une conférence-débat organisée sur la Lépi par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fcsad) dont il est le président, le professeur Antoine Détchénou, personne ressource et observateur de la vie politique nationale a évoqué la question.  Pour  lui, c’est le moment de « poser le problème de la charge financière des opérations électorales chez nous avec une administration lourde, corrompue, inefficace : la Cena, dont nous avons vécu au fil des ans toutes les turpitudes jusqu’à l’incroyable K.O ». Selon les chiffres qu’il a avancés, de 1995 à 2011, le Bénin a dépensé au total 42 milliards de Fcfa pour une dizaine d’élections : présidentielles, législatives et communales. Le professeur Antoine Détchénou, trouve que ce chiffre donne du vertige. Il ne comprend d’ailleurs pas «comment on a pu tolérer cette hémorragie galopante qu’entraine le choix d’une Cena» Le constat : ce que l’on a voulu éviter en arrachant l’organisation des élections au ministère de l’intérieur pour la confier à une commission autonome demeure. Pour étayer son argumentation, il cite l’Abbé Alphonse Quenum comme faisant partie, des voix s’étant déjà levées pour dénoncer la Cena et demander « purement et simplement sa suppression.» « Le problème de la Lépi et de la Cena n’est pas avant tout une question de constitutionnalisation, mais une question de transparence de leur confection et de l’honnêteté de ceux qui les gèrent…Il s’agit d’arracher ces deux outils majeurs aux jeux malsains des acteurs politiques qui, se préoccupant peu de leur vraie finalité…Le mal lié à la suspension des élections par le ministre de l’intérieur qu’on a voulu éviter en créant la Cena, se trouve au niveau de celle-là et sa constitutionnalisation ne résoudra rien du tout, le ver est dans le fruit. », a déclaré le professeur citant le l’Abbé Alphonse Quenum. La question est remise sur la table à un moment où le projet de révision constitutionnelle en cours prévoit la transformation de la Cena en une institution de la république avec son inscription dans la loi fondamentale.

Le Cout des élections de 1995 à 2011

ANNEE   COUT (en Fcfa)
1995      1 144 946 000
1996      1 704 000
1999      3 547 262 200
2001      6 832 780 000
2003      6 668 200 000
2006    12 285 786 000
2007      6 092 083 500
2008      5 361 415 495
2011     8 858 778 250

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