Situation socio-politique au Bénin : les prémisses du soulèvement des femmes

Les organisations de femmes entrent de plus en plus dans la danse des grogneurs qui dénoncent les actes de malversations financières et de mauvaise gouvernance qui sont perpétrés au sommet de  l’Etat.

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Lundi dernier, c’est à l’issue d’une conférence publique tenue à Cotonou que sous la houlette de l’ex-ministre Karimou Rafiatou, des femmes se sont prononcées pour dénoncer la mal gouvernance sous Boni Yayi. A en croire la majorité des femmes qui se sont exprimées, il apparait que le gouvernement va de dérapage en dérapage et reste insensible à toutes les formes de désolation et d’appel. Il y a moins d’un mois, les femmes du ‘’mouvement des femmes pour la liberté et le progrès social’’ avaient organisé un forum pour dénoncer les dérives du pouvoir. Elles se sont notamment prononcées sur les dossiers Icc-Services, affaire Cen-Sad et les suppressions des libertés. Et ce sera le tour des femmes vendeuses des marchés du Bénin. Principal thème abordé: le dossier Icc-Services. Car dans cette affaire, ce sont les femmes qui sont les plus spoliées. Paradoxalement, après les agissements du gouvernement à travers les arrestations des promoteurs des structures d’Icc-Services, des ministres très impliqués et des personnes concernées, celui-ci n’a plus tenu promesse comme il l’a indiqué en amont à savoir, le remboursement des déposants. A ce jour, il est constaté que l’évocation de sa bonne foi dans cette affaire à l’époque, s’est limitée aux arrestations et à la détention prolongée des promoteurs et  de leurs complices. Or, la seule mesure idoine qui répondrait aux aspirations du peuple était de rembourser les déposants.

Vaines promesses

Si le non remboursement des déposants reste le premier pas de mécontentement au sein de la population, il y a de plus la détention des promoteurs qui cause le courroux de leurs parents. Au sein de la population, les femmes estiment que si le gouvernement ne pouvait plus amener les promoteurs à rembourser, il ferait mieux de les libérer afin qu’ils soient poursuivis tout au moins. Si ces promoteurs devant la justice ne remboursaient toujours pas, une décision de justice pourra fixer les uns et les autres. Mais face à cette situation où les associations de femmes commencent par emboucher le clairon dénonciateur de la crise socio-politique qui sévit ces derniers temps dans le pays, Yayi basculera bientôt dans un autre dérapage. Il est coutumier des interdictions et des répressions des manifestations publiques de protestation. On se demande s’il ne déclenchera pas bientôt une opération systématique de répression des mouvements de femmes car le soulèvement en vue est imminent. Mais au cas où, il voudrait procéder à nouveau de la sorte, il aurait ainsi lancé le bal du soulèvement populaire qui peut conduire à sa destitution. L’harmonie dans la gestion de l’un quelconque des dossiers en actualité qui crève l’œil du patriote, n’y est pas. Ni dans le dossier relatif à la Lépi, la révision de la Constitution et non plus dans les affaires coton et Pvi. La situation socio-politique en cours dans le pays avec le malentendu ici et là, exige que le Chef de l’Etat revoie sa méthode de gouvernance.

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