Célébration du 52ème anniversaire de son indépendance : le Bénin s’offre un service minimum

Cotonou a abrité, hier, les manifestations marquant le 52è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale. Les festivités se sont déroulées  dans la plus grande simplicité.

C’est en présence des délégations venues de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Niger et du Burkina-Faso, du président-maire Nicéphore D. Soglo, de certains députés, de certains ministres du gouvernement, de quelques présidents d’institutions dont le président de l’Assemblée Nationale, Maturin Nago et évidement du président de la République du Bénin, Boni Yayi et son épouse Chantal Yayi que les festivités officielles du 52è anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance, se sont déroulées hier à la place de l’étoile rouge de Cotonou. Dénommée Cotonou 2012, la célébration de la 52è bougie  de l’indépendance du Bénin est placée sous le thème « Forces de sécurité et assimilés et le respect des engagements pris lors de la conférence des forces vives de Février 1990 ». Pendant un peu plus deux heures d’horloge, les béninois et les sympathisants du Bénin, déplacés ou non sur les lieux, ont eu la chance de revivre, une fois encore, la chaleur du traditionnel  défilé militaire dans toutes ses formes ainsi que d’autres prestations. Ceci, sur la  musique des fanfares de la police et de la gendarmerie nationales. La cérémonie s’est déroulée  en deux grandes étapes. La prestation des majorettes et le défilé militaire.

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Les majorettes. À l’ouverture, après les étapes protocolaires, les publics béninois et étranger et les officiels ont eu droit aux prestations des majorettes issues des collèges d’enseignement général de Davié (Porto-Novo), Nokoué (Cotonou) et Kouhounou Vèdoko (Cotonou). Les uns, habillés  en blanc et en rouge et les autres en bleu et en jaune, neuf cent jeunes filles et garçons ont, tour à tour, égayé les spectateurs à travers de différents tableaux expressifs et thématiques. En effet, depuis 2010 à l’occasion de  la célébration du 50ème anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance, la prestation des majorettes est désormais devenue une habitude. Ainsi, sous la houlette d’enseignants d’éducation physique et des étudiants de l’institut national de la jeunesse et de l’éducation physique (Injep), ces jeunes filles et jeunes garçons ont été formés pendant plus d’un mois pour l’occasion.

Le défilé  Hier, le public n’a eu droit qu’au défilé militaire. Les civils étaient absents. Le seul défilé s’est déroulé en trois étapes. Il s’agit des défilés des troupes à pieds, de la cavalerie montée sans oublier le défilé motorisé. Pour le premier, les anciens combattants, la troisième promotion des appelés au service militaire, les différentes unités de la police nationale et les différentes unités de l’armé de terre ont défilé à pieds devant le président de la République et ses invités. A leur suite, la cavalerie montée  a fait autant. Pour finir, les différents corps ont fait défiler les échantillons de leur matériel roulant. A la fin du défilé, le président de la République a passé en revue les différentes troupes avant de quitter les lieux. Les manifestations ont laissé place à un déjeuner offert à l’intention des invités. Cependant, les regards sont désormais tournés vers 2013.
Camille A. Segnigbindé

 

Les étudiants Béninois venus de la Côte d’Ivoire aussi dans la danse

Réunis au sein de leur association, l’Abevci, ils n’ont pas voulu être du reste dans la célébration du 1er août. Et pour ce 52ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale célébré dans la plus grande sobriété, les Béninois étudiants venus de Côte d’Ivoire ont décidé de réfléchir sur le thème : «Contribution de la jeunesse béninoise au développement du pays». La conférence animée par Rosine Kededji et Landry Alagbé s’est tenue au restaurant «restau Bid» de l’Université d’Abomey-Calavi. Selon les conférenciers, la frange de la population dont l’âge est compris en 14 et 65 ans constitue le fer de lance du Bénin. Du fait de son activité et sa vigueur, cette frange doit être mise à contribution dans le processus de développement du Bénin. Et pour une meilleure contribution, Rosine Kededji et Landry Alagbé pensent que l’éducation et la formation des jeunes doivent être de mise.
Pour le président de l’Association des Béninois étudiants venus de la Côte d’Ivoire, Tanguy Gnikoubou, la célébration de l’»indépendance’s day», qui est à sa 2ème édition est une manière pour eux qui sont souvent traités d’Ivoiriens « de montrer notre appartenance à notre chère patrie, le Bénin». A en croire les initiateurs de l’»indépendance’s day», plusieurs activités sont prévues pour meubler la célébration du 52ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de notre pays. Matchs gala, jeux de dame, scrabble, belotte sont entre autres les activités ludiques au programmes. Un «bal poussière» mettra fin à cette journée.
Yao Hervé Kingbêwé

De nombreux Béninois au travail malgré le jour férié

Cotonou ce mardi 1er Août 2012. Il est 11 heures. Sur le boulevard des armées, se déroulent les festivités de l’an 52 de l’indépendance du Bénin en présence d’une flopée de citoyens curieux de revivre les moments forts du traditionnel défilé militaire auquel ils ont droit chaque année. Le temps menaçant était loin d’émousser les ardeurs. De l’autre côté de la ville, précisément sur le tronçon Godomey-carrefour Agontikon, la réalité est tout autre. L’ambiance n’a rien à avoir à celle habituellement vécue les jours fériés. La vie suit son cours normal et  les points d’activités pour la plupart  du secteur informel sont opérationnels, à part l’administration publique dont les portes sont restées fermées toute la journée. La morosité économique à grande échelle qui bat actuellement son plein n’a donc épargné personne. Et  même les revendeuses s’en plaignent. «Il n’y a pas de l’argent dans le pays et les gens n’achètent plus. Donc je ne peux pas fermer ma boutique aujourd’hui parce qu’il y a fête de l’indépendance. Je préfère profiter des quelques miettes qui me parviennent», confie une vendeuse de produits cosmétiques. Et à une autre vendeuse de produits alimentaires de renchérir: «ceux qui restent chez eux parce que la journée est fériée sont rassasiés. Moi je vis un quotidien difficile. Les produits sont de plus en plus chers au marché et s’écoulent difficilement. C’est pourquoi je n’ai pas fermé ma boutique cette année». Mais pour Karim, vendeur d’engins à deux roux à quelques encablures du carrefour la vie, la fête de l’indépendance n’a aucune importance: «pourquoi vais-je rester à la maison? S’interroge t-il… avant de conclure « Même si c’est une fête nationale, ça n’a rien d’extraordinaire». Tout comme lui, la plupart des artisans (mécaniciens, soudeurs, menuisiers) étaient aussi au travail. Quelques uns d’entre eux ignorent même ce qu’inspire pour les béninois le 1er Août, encore moins l’indépendance. 
Euloge Quenum

 

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