Communales 2013 à Porto Novo : bataille précoce autour d’une mairie

 

A plus d’un an des prochaines élections communales, c’est déjà la veillée d’armes à Porto Novo. Et pour cause, au sein du Prd le parti qui dirige cette municipalité, une bataille sans merci sur fond de rivalités ethniques se livre au sein du parti contraignant le président Houngbédji à jouer au médiateur.
Qui sera le prochain maire de Porto Novo ?  A plus d’un an des hypothétiques élections communales, cette question n’émeut pas grand monde dans la masse populaire et dans certaines formations politiques.  Mais au Parti du renouveau démocratique( Prd), la question est déjà au cœur de multiples tractations. En effet, resté pendant plus de deux décennies dans l’opposition, le Prd est confronté à un sérieux problème de valorisation de ses ressources humaines. Il y a plus de jeunes et de cadres à caser que de postes existants. « Depuis des années, le Prd n’a qu’un seul ministère qui est la mairie », affirme un membre du bureau politique du parti. Beaucoup de militants ayant compris cela, ont décidé de tout faire pour avoir un poste de conseiller municipal ou local, seule récompense à plus de vingt ans de militantisme et de lutte politiques. Ils n’entendent laisser rien passer pour atteindre leurs objectifs. C’est ce qui explique la bataille rangée que l’on observe depuis quelques jours autour du renouvellement des structures verticales du parti. En effet, le parti a pris la décision de renouveler ses structures de base en partant des cellules aux fédérations en passant par les sous sections et les sections. Or, la désignation des militants pour les postes de conseiller local et communal se fait au sein de ces structures du parti. Flairant une révolution qui vient à grands pas pour les balayer de la tête de ces structures, les responsables ont commencé à trainer les pas et même parfois à bloquer le processus. Dans certaines sections où les élections ont eu lieu, elles ont été suivies de contestation. Le président Houngbédji a été, par exemple, obligé d’annuler celle qui a eu lieu dans le 3è arrondissement. La même tension et les mêmes récriminations existent dans les autres arrondissements où les jeunes n’entendent plus jouer les seconds.

La mairie au cœur des enjeux

Personne ne sait encore sur qui sera porté le choix du président Houngbédji. Tout au moins, on connaît celui qui ne sera pas maire. Il s’agirait de l’actuel maire Moukaram Océni. Selon des sources concordantes, le président du parti Adrien Houngbédji  aurait tranché définitivement en affirmant que le prochain maire de Porto Novo ne sera pas un yoruba. En effet, depuis 2008, le président a pris l’option de la gestion rotative de la ville par les Yoruba et les Gouns (ethnie majoritaire de la ville). Mais curieusement, une troisième ethnie semble entrer dans la danse. Il s’agit des Tori et Sèto très nombreux dans les 4è et 5è arrondissements. Tout ceci donne un élan plus d’engouement aux candidatures plausibles de François Ahlonsou, conseiller municipal du 4è arrondissement, et de Jean Baptiste Ahoussinou du 5è arrondissement. Les Gouns qui tiennent cette fois-ci à ce maroquin paressent très balkanisés eu égard à la flopée de candidats qui s’annoncent dans leurs rangs. La bataille s’annonce encore longue. « Chacun s’agite mais au dernier moment, c’est Houngbédji qui va trancher », lance un membre de la section Prd du 4è arrondissement.

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