Pénurie criarde de sang : des dizaines de décès d’enfants déjà enregistrés au Chdop Porto-Novo

Depuis plusieurs semaines, c’est la psychose généralisée au centre hospitalier et départemental de l’ouémé et du plateau (Chdop). En effet,  par semaines, on enregistre la dizaine de cas de décès d’enfants dans l’enceinte de cet hôpital de référence de la ville. 

Selon nos sources, ces dizaines de décès déjà enregistrés dans cet hôpital de la capitale seraient majoritairement dus à la pénurie criarde de sang dans la banque de sang du Chdop. Un tour effectué vers le bloc de la pédiatrie du Chdop a permis de constater l’angoisse et le désarroi dans le quel se trouvent les patients. « Quand un enfant rentre malade à la pédiatrie, on ne saurait dire qu’il va s’en sortir parce que 80% de ces enfants surtout soufrant de paludisme chronique ne s’en sortent pas… » se désole un parent de malade, la soixantaine se plaignant du sort de son enfant souffrant et admis dans cet hôpital. « Dieu merci, mon enfant est en train de survivre parce que je viens de ramener une poche de sang de l’homel à Cotonou… » déclare dans un état malheureux dame Afiavi qui n’a plus voulu donner d’autres détails sur la situation de son enfant malade et admis au Chdop depuis près d’une semaine. Selon d’autres informations recueillies sur place, de parents de malades ont des centaines de kilomètres à la recherche de ce liquide précieux qui sauve la vie, voir même parfois jusqu’à Lomé ou ailleurs. Cette situation très préoccupante interpelle les autorités du Chdop et les autorités à tous les niveaux pour sensibiliser les populations à donner un peu de leur sang. Selon un technicien approché au Chdop, il confie que beaucoup de choses se passent par rapport à cette pénurie de sang qui ne se limite pas seulement à Porto-Novo, mais conserne pratiquement tout le pays. Selon ses explications, beaucoup de personnes ne veulent plus donner de leur sang à cause d’un phénomène qui se vit aujourd’hui dans le pays, le phénomène des « cybers criminels » qui opèrent également en sourdine, non pas dans les cybers mais dans les hôpitaux, où ces derniers s’approvisionneraient chez des techniciens de laboratoire à des prix mirobolants, voir des centaines de milliers de francs. Et selon nos sources, les poches de sang acquis frauduleusement seraient destinées à des fétiches dits « klinssi » qui s’abreuve de sang humain. Malgré les multiples sensibilisations au sein de la population, certaines personnes craignent même de donner du sang pour des raisons de santé. L’autre facteur de pénurie de sang dans les hôpitaux serait que, actuellement, nous sommes dans une période de « crue », c’est-à-dire au moment où il y a plus de cas de paludisme dus à la saison de pluie. Au cours de cette période, de nombreux cas de malades de paludisme sont enregistrés dans les hôpitaux. Il urge alors que les responsables de la transfusion sanguine, les responsables de centres hospitaliers et du ministère de santé se mobilisent davantage contre cette pénurie de sang afin d’éviter la catastrophe.

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