L’ex-président de l’ex-ligue de football professionnel du Bénin (Lfpb) a réagi, vendredi dernier à Azalaï hôtel, sur la situation qui prévaut au sein de la Fédération béninoise de football (Fbf).
L’un des sujets abordés par Sébastien Ajavon lors de la conférence de presse organisée ce vendredi concerne la crise qui secoue la Fédération béninoise de football (Fbf) depuis le 20 décembre 2010. Sans mâcher ses mots, Ajavon martèle que « c’est le gouvernement qui a occasionné la crise » car, «démissionner n’est pas synonyme de crise». Et que les textes de la Fbf sont clairs. Lorsque six membres du comité exécutif démissionnent, une assemblée générale est convoquée par le directeur exécutif qui élit un nouveau comité exécutif. Il n’a jamais été question de cooptation. Et il pense que le gouvernement n’a pas le droit d’annuler l’arrêt de la Cour d’appel de Cotonou qui reconnaît Victorien Attolou comme président de la Fbf. «Si la Cour d’Appel prend une décision, c’est seulement la Cour suprême qui peut la casser». Mieux, il n’apprécie pas l’argumentaire selon lequel l’annulation est une question d’Etat. Car cela «veut dire que si le tribunal prend une décision contre l’Etat contre sa pagaille, le Chef de l’Etat peut l’arrêter. Ça veut dire que la séparation des pouvoirs n’existe plus».
«Vous ne pouvez pas prendre les prérogatives de la justice, la constitution l’interdit», explique Ajavon. Aussi, «j’ai appris qu’on vous demande même de revenir sur votre décision, de laisser les juges travailler et de dissoudre la fédération». Sébastien Ajavon précise que la Fédération béninoise de football est une association non gouvernementale (Ong). «Ça n’appartient pas à Boni Yayi encore moins à son gouvernement». Autrement, on aurait demandé à l’Etat de nommer le président. Or, ici, seuls les membres peuvent élire leur président.
Et quand «on dit que la Fifa est une machine à broyer, elle va broyer qui? Le Bénin n’a aucun accord avec la Fifa, il n’y a que la Fbf qui a un accord avec elle. Et cet accord dit que la Fifa n’a pas droit de s’immiscer dans les affaires de la Fbf», rassure l’ex-président de la Lfpb. Il illustre ces propos par deux exemples. Au moment où Anjorin a été arrêté, «la Fifa a dit attention si vous ne le libérez pas, je vais vous sanctionner». Mais, Anjorin est resté en prison pendant cinq mois. Mieux Bernard Hounouvi et Victorien Attolou «ont été menacés d’une suspension à vie». Mais «pourquoi jusqu’à présent ils ne sont pas suspendus?», s’interroge Ajavon. Et il conclut en ces termes: «la Fifa ne peut jamais nous sanctionner et ne peut pas s’immiscer dans les affaires internes à la Fédération. C’est seule l’assemblée générale qui décide. Et elle a choisi Attolou ce que le tribunal a reconnu».