Venus au Bénin en début de week-end, Primo Corvaro et Prospère Abéga deux représentants de la Fifa et de la Caf, ont tenu une conférence de presse samedi dernier à l’hôtel Novotel de Cotonou.
La situation qui prévaut à la Fédération béninoise de football semble être un casse-tête tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Après des interprétations à volonté des uns et des autres, après maints rebondissements qui ont fini par voir le conseil des ministres annuler la passation de charge à la tête de cette fédération et renvoyé le contentieux devant la Chambre de cassation de la Cour suprême, deux experts des instances internationales de football sont venus au Bénin pour une mise en garde. Après être reçu par le ministre des sports, ils ont tenu à réaffirmer la position de la Fifa et de la Caf par rapport à l’arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou. Primo Corvaro, représentant de la Fédération internationale de football association (Fifa) et Prospère Abéga représentant de la Confédération africaine de football (Caf) ont assuré qu’au cas où la Cour suprême donnerait raison à Victorien Attolou, le Bénin serait sanctionné. Pour ces experts, un délai sera accordé au Bénin pour revenir sur la décision et, le cas échéant, le pays sera purement et simplement suspendu par la Fifa et la Caf. La situation, selon eux n’a guère évolué depuis leur séjour en janvier 2011 lorsque la crise a commencé. Car, si elle a évolué c’est dans le mauvais sens. Tout est allé de travers et ils préconisent que les dissidents revoient leur copie au risque d’aller dans le mur. Mieux, ils persistent et signent que les instances internationales de football ne sauraient admettre l’intervention d’un tiers dans les affaires internes à une fédération. En aucun cas, la justice étatique ne peut se prévaloir du droit de dire le droit dans un dossier interne à une fédération. Mais, ils gardent l’espoir que tout est encore possible pour ramener tout le monde à de bons sentiments. Et pour ça, ils vont discuter avec les deux parties et autres qui sont prêts pour parler du futur du football béninois. Aussi, ils ont proposé une révision des textes de la Fbf et ceci pour le mois d’octobre prochain. Les deux représentants de la Fifa et de la Caf ont ensuite levé toute équivoque sur le doute qui a toujours plané sur l’authenticité des différents courriers de la Fifa qui parviennent au Bénin. Primo Corvaro a fait savoir que la signature de Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, engage entièrement la Fifa. Donc, tous les courriers envoyés au Bénin avec la signature du secrétaire général est authentique. Ainsi fonctionne la Fifa.
Qu’est-ce qui presse?
Primo Corvaro et Prospère Abéga veulent qu’on révise les textes de la Fédération béninoise de football (Fbf) et ceci en octobre. Le principe de revoir les textes qu’on a, rappelons-le, adopté en 2009, n’est pas un mal en soi de même que le nombre d’années de la dernière révision. Mais alors cette initiative suscite des interrogations. Pourquoi c’est à quelque mois de la fin de mandat de l’actuel comité exécutif de la Fbf qu’on veut toucher aux textes? Qu’est-ce qui presse donc? Et avec qui veut-on revoir ces textes? Même si on le fait de bonne foi, le contexte dans lequel on veut le faire mérite qu’on y réfléchisse par deux fois. Un autre fait remarquable ce sont les acteurs qui doivent faire cette révision. Dans un contexte de crise où la famille est divisée, on demande de réviser les règles qui régissent la Fédération. N’est-ce pas une aberration? Mieux, compte tenu de l’importance, de la portée d’une telle action et pour éviter de revenir de façon perpétuelle sur ces textes, le minimum c’est que tout le monde en discute dans un environnement sain, débarrassé de toute suspicion et avec un franc parler. Eviter les erreurs commis en 2009 et mettre les choses aux clairs pour éviter les interprétations incongrues et vident de sens dont-on nous a gavé ces derniers mois. Attendons de trouver une solution définitive à la crise, que le calme revienne à la Fbf et discutons-en.
Arthur Sélo
Corvaro et Abéga défient la justice béninoise
Primo Corvaro et Prospère Abéga , ces deux noms ne sont pas inconnus de la famille sportive béninoise. Ces deux émissaires de la Fifa viennent de lancer un défi à la justice béninoise. « Si la Cour suprême confirme la décision de la Cour d’ Appel de Cotonou, il y aura un nouveau délai qui sera accordé au Bénin pour que la décision soit révoquée dans le cas contraire le Bénin sera sanctionné par la Fifa et la Caf .Toute décision ne venant pas de la famille du football sera considérée comme une ingérence»a déclaré Primo Corvaro et Prospère Abéga de renchérir : « la position de la Fifa et de la Caf ne changera pas quel que soit la décision qui sera prise , elle ne changera pas ». Comme on le constate, à lire dans la pensée de ces émissaires de la Fifa/ Caf, la justice béninoise n’est pas compétente pour trancher les différends qui opposent deux camps d’une même famille. Qu’est –ce qui a permis à la justice d’intervenir ? C’est des gens de la Fédération béninoise de football (Fbf) épaulés actuellement par la Fifa/Caf qui l’ont permis. Les textes de la Fbf précisent qu’il faut installer un tribunal arbitral de sport en son sein mais cela n’a pas été fait. Au lendemain de la décision rendue par le tribunal de première instance de Porto-Novo, le camp soutenu par les instances faîtières du football africain et mondial, s’est empressée pour d’installer. Trop tard lui ont répondu les hommes de droit de la Cour d’Appel de Cotonou. De quoi se mêlent donc Prospère Abéga et Primo Corvaro en narguant la justice béninoise ? Le Bénin n’a plus besoin que certaines personnes viennent donner des leçons de morale aux Béninois ? Pourquoi, celui qui se dit membre de la commission des associations de la Fifa, n’a pas une telle attitude en Côte d’Ivoire et au Nigeria ? Chose curieuse, Primo Corvaro a reconnu à la face du monde qu’il est « un employé de la Fifa » et qu’il n’a pas « un mandat de décision mais pour conseiller ». Alors, que veut-il réellement en agissant de cette manière? Peut-être qu’il est en train d’agir pour sauver le soldat en difficulté. De plus, Corvaro semble -t-il être dépassé par la crise qui secoue depuis le 20 décembre 2010, la Fédération béninoise de football (Fbf). « …Il n’y a rien de définitif. Tout évolue. La crise du football béninois a été d’un grand enseignement pour la Fifa et la Caf » a-t-il affirmé et d’ajouter : «La situation n’a pas évolué dans le bon sens mais va de mal en pire. Je suis très pessimiste… Nous conseillons aux dissidents de changer leur fusil d’épaule, ils vont droit dans le mur ». Comme certaines personnes plaisent à le dire, la vie est un choix. Les dissidents sont libres d’aller se défendre devant la juridiction de leur pays afin de se faire entendre. « Le Bénin n’est pas membre de la Fifa, c’est la Fbf qui est membre de la Fifa » a fait signifier un haut juriste béninois. Ce dernier a même dit que « La Cour suprême n’a pas la compétence de statuer au fond mais elle vérifie la légalité de la décision de la Cour d’Appel » Quand l’autorité en charge des sports au Bénin qualifie la décision de « l’annulation de passation de service entre Anjorin Moucharafou et Victorien Attolou » de décision administrative, il s’est fendu que « la décision administrative n’est pas au-dessus de la constitution ». Même le chef de l’Etat, lors de l’émission « A cœur ouvert » le 1er aout dernier, a révélé que c’est sur la base des comptes rendus qu’on lui fait que les décisions concernant le sport roi sont prises. Le président de la République doit donc prendre ses responsabilités en mettant fin à la pagaille qu’on observe dans la famille du cuir rond. l’exemple du Sénégal est l pour édifier chacun. Il est donc inutile que chacun vienne tirer le drap de son côté sans penser à la jeunesse, fer de lance du football béninois. Que Corvaro et Abéga cessent de venir donner des injonctions sut les attitudes à adopter par la justice béninoise ?
Roland AFFANOU