La pénurie du gaz domestique qui sévit à Cotonou et environ depuis un peu plus de deux semaines, est en train d’être résolue. Mais les consommateurs devront désormais mettre un peu plus la main à la poche.
Les consommateurs de gaz domestique peuvent enfin pousser un ouf de soulagement. Et vaquer à des occupations autres que de «trimballer des bouteilles vides partout dans les rues à longueur de journée à la recherche du gaz pour la cuisine». «Il n’y a plus de pénurie. L’enfant est guéri, car le docteur a trouvé une solution à sa maladie», nous a-t-on répondu à la direction de la société privée de distribution du gaz domestique pour dire qu’une solution a été trouvée à la «crise du gaz» qui, selon certaines indiscrétions, n’en était vraiment pas une, car «artificielle». Et, à l’origine de cette «crise artificielle» ? «Un problème entre le gouvernement et la société de distribution du «produit rare»», nous a appris un gérant de point de recharge de gaz qui a requis l’anonymat. D’autres sources précisent qu’il s’agissait d’un désaccord entre les autorités étatiques et ladite société de distribution à propos du prix de recharge des bouteilles.
Les consommateurs doivent débourser un peu plus d’argent
De nos investigations, il ressort que le prix de rechargement des bouteilles de gaz a été revu à la hausse. Et, désormais les populations qui se plaignaient de la morosité économique et de ses conséquences devront sortir un peu plus d’argent que par le passé pour se procurer le gaz domestique. La bouteille de 6 kg dont le prix de rechargement était encore à 3000 Fcfa, même ce dimanche, passe à 3360 Fcfa et celle de 12 kg se recharge à 7000 Fcfa au lieu de 6250 Fcfa préalablement fixé par le gouvernement. «C’est un peu cher, mais si on peut en trouver pour soulager nos peines, ce serait un tant soit peu réconfortant», commente dame Akouavi, rencontré sur l’esplanade du stade de l’Amitié à la recherche du gaz domestique. Et, comme le dit un adage : «entre deux maux, il faut choisir le moindre», les consommateurs semblent déjà faire leur choix.
Retour sur une séquence de la dernière pénurie «artificielle» de gaz
Bouteille de gaz de couleur orange à l’arrière de sa moto Sanili, Franck, l’air fatigué et consterné vient d’entendre une fois de plus le fameux refrain d’une la chanson qu’il écoute depuis environ deux semaines : «Il n’y a pas gaz, repassez demain voir». Et, doit retourner une fois encore chez lui sans le produit désormais rare. «J’ai déjà fait plus de 10 points de vente pourtant», lâche-t-il l’air tout déçu. Tout comme Franck rencontré ce dimanche après-midi sur l’esplanade du stade de l’Amitié, Didier a , depuis qu’elle a été vidée de son contenu, sa bouteille dans le coffre de sa voiture espérant trouver par hasard un point de recharge, mais jusque-là, rien. Dans les villes de Cotonou et Calavi, les cages à bouteille de gaz domestiques sont vides. Dans les rangs des acheteurs de nouvelles bouteilles de gaz de couleur verte rencontrés ce dimanche à la foire de l’indépendance, on déchiffre un grand nombre de «comment je vais faire. Ma bouteille de gaz est vide et je ne trouve pas de point pour la recharger». Mais là encore, tout le monde ne repartira pas avec le gaz rare. «Je suis dans les rangs depuis plus de trois heures et c’est maintenant qu’on m’informe qu’il y a rupture et que je dois repasser demain, alors qu’on a demandé à des gens qui n’étaient pas présents de venir chercher des bouteilles», se plaint Yves qui dénonce «le clientélisme et la magouille des agents de la société distributrice». « A une même personne, on vend deux voire trois bouteilles pendant que nous, on n’en a pas eu», ajoute-t-il.