Pendant que le président de la République «affiche toute sa détermination» pour la réussite de la campagne cotonnière 2012-2013 des choses semblent se passer dans l’ombre entre le gouvernement et l’Association interprofessionnelle de Coton (Aic), une structure privée qui assurait jusqu’en avril 2012 la gestion de la filière coton.
Selon des sources proches des deux camps, une affaire de recrutement d’employés de l’Aic par le gouvernement crée des brouilles entre eux. En effet, dans le cadre du Projet d’assainissement et de relance de la filière coton au Bénin, l’Aic avait recruté 400 encadreurs pour accompagner les producteurs de coton. Des motos ont été attribuées à ces agents pour leur faciliter la mobilité sur le terrain. Ils devaient rembourser le montant de l’achat à partir des prélèvements sur leurs salaires sur une longue période. Mais avec la suspension de l’Accord-cadre liant l’Etat à l’Aic il y a quelques mois, ces 400 agents se sont retrouvés au chômage technique. Le gouvernement ayant pris la résolution de conduire, à titre exceptionnel et de façon transitoire, la campagne actuelle, aurait recruté 150 des 400 agents employés par l’Aic. Ces 150 agents ont été déployés, apprend-on, dans le bassin cotonnier pour y encadrer les cotonculteurs. Il s’agit majoritairement des agents servant dans les régions du nord où le coton se produit. Ce qui aurait fâché les responsables de l’Aic. Mécontents, ils auraient demandé aux 150 employés de retourner les motos qui avaient été mises à leur disposition. Les employés quant à eux s’y opposent. Ils avancent que les frais d’acquisition de la moto ont déjà été prélevés sur leur salaire et que l’Aic leur devait des primes non payées jusqu’à ce jour. Alors que l’Aic dénonce un débauchage d’agents de sa société, le gouvernement s’en défend et dit être dans son droit. Justification : les agents en question avaient perdu leur emploi ; donc au chômage.