La grande messe du sport planétaire s’est achevée dans la nuit du dimanche dernier avec un bilan en demi-teinte pour les athlètes africains.
Trente-quatre médailles, dont onze en or. C’est la moisson des athlètes qui ont représenté le continent africain aux Jeux.Olympiques de Londres 2013. Un bilan bien mitigé pour les délégations africaines qui portaient beaucoup d’espoir. Mais ce bilan est mieux qu’à Sydney en 2000 et à Athènes en 2004 même s’il est moins bon qu’aux JO 2008 de Pékin. L’Afrique de l’Ouest et celle du centre sortent de ces JO avec leur pire bilan depuis vingt ans. Le Gabonais Anthony Obame s’offre l’Argent en taekwondo et l’Ougandais Stephen Kiprotich arrache l’Or en marathon. Pourtant, le Nigeria, avec dix neuf (19) médailles remportées entre Barcelone et Pékin, a l’habitude de faire mieux. Le Cameroun aussi a déçu tout le monde et n’a même pas pu glaner sa traditionnelle médaille d’Or après 2000 (football masculin), 2004 et 2008 (Françoise Mbango en triple saut). Quant au Sénégal et la Côte d’Ivoire qui pouvaient également croire en la deuxième médaille de leur histoire, ils obtiennent un zéro (0) pointé. Mais les footballeurs sénégalais, éliminés en quarts de finale par le Mexique, et la sprinteuse ivoirienne Murielle Ahouré (100 et 200 mètres), ne sont pas allés au bout de leurs rêves.
Déceptions
Pas mal de déception pour des valeurs sûres de l’athlétisme africain. Murielle Ahouré, représentait un réel espoir pour son pays et le continent tout comme la Gabonaise Ruddy Zang Milama ,championne d’Afrique en titre sur 100m. La Botswanaise Amantle Montsho, championne du monde du 400m a terminé au pied du podium en finale et la Nigériane Blessing Okagbare a passé un séjour très discret à Londres. La plus grande déception vient de la nageuse Kirsty Coventry Zimbabwéenne qui avait gagné quatre médailles à Pékin et trois à Athènes.
Révélations
Tout n’a pas été mauvais à Londres pour les représentants africains. Londres aura été témoin des exploits du Sud-Africain Chad le Clos. A 20 ans, il s’est offert le luxe, de battre Michael Phelps, en finale du 200m papillon. Le Clos s’est également adjugé l’Argent sur 100m papillon, derrière Phelps, le meilleur nageur de tous les temps.
Pour sa part, l’Algérien Taoufik Makhloufi, a créé la sensation sur la piste du Stade olympique. L’Algérien, médaillé d’Or sur 1500 mètres, a connu bien des rebondissements. Il a été exclu des Jeux pour avoir trotté lors des séries du 800m. La cause : un manque de combattivité. Makhloufi a pourtant été réintégré après avoir fourni des certificats médicaux prouvant qu’il était diminué avant de dominer la finale.
Et que dire de Anthony Obame? Inconnu du grand public, sorti de nulle part, le Gabonais du haut de ses 23 ans, a remporté la médaille d’Argent en taekwondo alors que l’Or était à sa portée. Il offre ainsi la toute première babiole de l’histoire de son pays. L’Afrique peut aussi se réjouir sa toute première médaille en escrime. Elle la doit à l’Egyptien Alaaeldin Abouelkassem en fleuret. Les handballeurs tunisiens ont effectué un beau parcours lors de ces JO même s’ils ont été éliminés de justesse par la Croatie en quarts de finale.
Etoiles
Pour David Rudisha, Londres a exaucé son rêve: sorti de l’ombre de la légende de l’athlétisme mondial le jamaïcain Usain Bolt (triple médaillé d’Or: sur le 100m, le 200m et le 4x100m). Et pour cela, il a choisi s’aligner sur une seule course le 800m, histoire de ne pas disperser ses forces. Une très belle course et une démonstration du talent pur qui écrase la concurrence avec à la clé une amélioration de son propre record du monde (1’40’’91). Jamais personne n’a été aussi impressionnant sur la piste.
On peut aussi saluer le nageur tunisien Oussama Mellouli. Médaillé d’Or sur 1500m en 2008, le Tunisien a dû se contenter du bronze à Londres sur la même distance. Il a choisi ensuite le 10km pour se venger en arrachant l’Or, devenant le premier nageur sacré champion olympique en bassin et en eau libre.
La grande nation africaine de ces JO de Londres est l’Afrique du Sud. Avec six médailles dont trois en Or, la délégation sud-africaine a fini à la 24e place. Elle est redevenue la nation africaine la mieux classée pour la première fois depuis Atlanta 1996. En amenant dans ses rangs l’athlète Caster Semenya (porte-drapeau de la délégation) et le sprinteur Oscar Pistorius, amputé des deux jambes, à Londres, l’Afrique du Sud a rappelé que l’universalité des ces jeux c’est aussi bien une invitation à la tolérance. Et par une belle cérémonie de clôture qui a plongé toute la ville anglaise dans une nuit fraîche, Londres 2012 passe le flambeau à Rio 2016.


