On l’annonçait depuis quelques jours. Il est enfin là. Le « fantôme » qui hante depuis quelques jours les sommeils du président Boni Yayi se fait visible cette fois-ci. Hier dans la discrétion, un pot pourri de personnalités politiques, de syndicalistes et d’universitaires ont jeté les bases d’un Front Uni. Seul objectif assigné au nouveau né : sauver la démocratie béninoise.
C’est allé vite cette fois-ci. Vingt quatre heures après la sortie médiatique de l’Un, le Front Uni, annoncé du côté de la majorité présidentielle comme une organisation insurrectionnelle, a vu le jour. Dans la discrétion et la sobriété d’une petite salle du Chant d’Oiseau. Seuls étaient invités les ténors et les dirigeants des organisations politiques et syndicales comme l’Un, Coalition Abt, Sursaut Patriotique, Front Citoyen, Trop c’est trop, centrales syndicales, Pcb…La perturbation de la sortie médiatique de l’Un le vendredi dernier par des badauds amènent les organisateurs à se montrer plus prudents. C’est le doyen du groupe Antoine Robert Détchénou, président du Front Citoyen qui dirige les travaux devant Bruno Amoussou, président de l’Un, Antoine Kolawolé Idji et bien d’autres. C’est lui qui portera la parole du groupe au cours de cette assemblée constitutive. « Nous allons donc nous engager dans une autre phase de notre combat. Pour la conduire avec toutes les chances de succès, il nous faudra être plus nombreux tant en quantité qu’en qualité. C’est la raison d’être de la création du grand ensemble vers lequel nous tendons », avertit Détchénou avant d’en aborder les objectifs : « ce rassemblement, qu’on le baptise du nom qu’on voudra, sera une force puissante qui assurera nos combats, tous nos combats et qui éloignera le spectre de la cacophonie(…). La grande originalité de ce rassemblement, c’est qu’il veut être une rupture, une rupture radicale avec une pratique politique, qui a été cause de notre déclin et qui a provoqué la grande désaffection de notre peuple vis-à-vis de la politique ». Il conclura son discours sur un grand conseil : « Montrons qu’une grande idée est en train de prendre corps, ici et maintenant, idée simple, mais une de ces idées qui font les grandes révolutions ». Après plus d’une heure de huit clos, le communiqué final est sorti, laconique et sans équivoque. « Nous qui sommes réunis ici avons décidé de créer un Front Uni pour la sauvegarde de notre démocratie », lâche Antoine Détchénou dans un tonnerre d’applaudissement suivi de l’hymne national. Si la structure dirigeante du front n’est pas encore connue, il ne tardera. Et « le principe de la création est retenu », précise l’honorable Lazare Sèhouéto qui ajoute que « le temps presse, le champ est ouvert et qu’il faut vite agir ».