Le haut commandement militaire chez Yayi hier

(Le Conseil national de sécurité intérieur bientôt créé) Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique rendu public hier (Paix et sécurité nationale : le ministre de l’Intérieur évoque un complot en vue contre la République) un complot se tramerait contre des personnalités avec pour finalité la déstabilisation de la République. 

Face donc à cette « alerte », le chef de l’Etat a reçu hier au palais de la présidence de la république le haut commandement milliaire et de la police nationale, reporté par la télévision nationale (Ortb) dans son journal de la soirée de ce mardi. Présent à la rencontre, le ministre de l’Intérieur, Benoit Dègla a annoncé la mise en place d’un Conseil national de sécurité intérieur.  Cet organe, a renseigné le ministre de l’Intérieur, sera chargé de définir les tâches prioritaires des forces de défense et de sécurité dans le cadre de leur contribution au développement du Bénin. Il a par exemple précisé que les milliaires et paramilitaires prendront une part active dans la reforestation et le reboisement du pays. Benoît Dègla a par ailleurs annoncé la création d’un numéro vert que les populations peuvent appeler «pour dénoncer des gens sur qui elles ont des soupçons.» 

Menaces à exécution

Dans le communiqué d’hier dans lequel il a évoqué le complot qui se tramerait contre la République, le ministre de la sécurité publique, Benoît Dègla avait précisé que «face à ce projet ignoble et contraire à toutes les règles démocratiques qui fondent l’état de droit au Bénin, toutes les forces de défense et de sécurité sont instruites pour renforcer les contrôles à l’entrée du territoire national et à multiplier les opérations coup de poings et les patrouilles de sécurité.»  Et selon un constat fait par des citoyens, des contrôles ont effectivement commencé hier. En pleine journée, plusieurs véhicules ont fait l’objet de contrôle de la part des forces de l’ordre, a-t-on appris.

Le char: une arme de défense ou de sécurité ?

A la sortie de la rencontre d’hier entre le haut commandement militaire et le chef de l’Etat, le ministre de l’intérieur a fourni des explications relatives à la circulation nocturne de char constatée depuis plusieurs mois dans la ville de Cotonou et dont les populations et certaines personnalités de la société civile et des partis politiques de l’opposition se plaignent. « Ces populations n’ont rien compris. Les chars c’est pour assurer leur sécurité », a expliqué le ministre Dègla. Seulement, on se demande si les chars constituent une arme de sécurité ou de défense. Selon certains observateurs, le recours est fait aux chars en cas de grave menace et d’atteinte à la sécurité nationale, et surtout en cas d’attaque armée, voire de guerre. Et ne saurait être utilisé pour la sécurité ou le maintien de l’ordre. Il est donc étonnant que le ministre utilise l’argument de sécurisation des personnes pour justifier la circulation de char dans un pays qui connaît une situation sécuritaire stable. Encore que d’aucuns pensent que le ministre Dègla qui gère les forces de sécurité (les policiers) qui ne sont pas habilitées à user des chars, n’est pas compétent pour parler de leur déploiement. Cela relèverait plutôt du ministère de la défense dont le président de la République a lui-même la charge. On dirait sans doute que le déploiement nocturne des chars est fait à titre préventif. Mais dans tous les cas, la circulation nocturne de chars accentue la psychose chez les populations encore que le gouvernement vient de rendre officielles les rumeurs de menace de déstabilisation du pays.

Laisser un commentaire