Ce mardi 14 août 2012, à l’Infosec, les membres du bureau politique du parti Alafia était face à la presse pour se prononcer sur l’actualité nationale marqué depuis deux semaines par les réactions à l’entretien télévisé du chef de l’Etat du 1er aout.
En lieu et place d’un commentaire sur les propos tenus par le président Boni Yayi, les membres du bureau politique d’Alafia ont revisité certaines propositions de l’Union fait la Nation (opposition). Les propositions de l’Un étant, selon eux, dans une certaine mesure, la résultante du langage tenu par le président Boni Yayi dans son entretien du 1er août. Lisez, ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du parti.
Déclaration du parti Alafia sur la situation politique nationale
Au premier jour du mois d’août de chaque année, depuis plus de cinquante ans, le peuple béninois a pris l’habitude de commémorer l’anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale de notre patrie, la République du Bénin. La commémoration du 1er août 2012 a été marquée, au plan politique par la déclaration de l’Union fait la Nation et l’interview télévisée du Chef de l’Etat.
Le parti ALAFIA, en plus de la déclaration de l’Alliance FCBE dont il membre, et de l’interview du Chef de l’Etat qu’il soutient totalement, tient à faire la présente déclaration politique pour appeler le peuple béninois à la vigilance, seul gage d’un lendemain meilleur.
En effet, des annonces de presse avaient alerté l’opinion nationale et internationale sur la résolution prise par la jeunesse de l’Union fait la Nation, au nom des autres jeunes de l’ensemble du pays, de ne plus servir d’échelle et de démarcheurs politiques, avec la ferme résolution de faire le point du chemin parcouru afin de prendre des résolutions pour faire la politique autrement. Quelle sagesse de la part de la jeunesse de l’UN, nous étions-nous exclamés! Mais c’était sans compter avec ces professionnels de la roublardise politicienne. La rencontre annoncée comme une rencontre de la jeunesse de l’UN a accouché plutôt d’une déclaration dont on a du mal à faire le lien avec les intentions initiales.
Par ailleurs, dans la déclaration de l’UN, la provocation des accusations, la gratuité des affirmations et la légèreté des propositions dites alternatives laissent pantois plus d’un observateur averti de la scène politique béninoise. Revenons rapidement sur quelques propositions phares de l’Union fait la Nation.
1. Proposition relative à la constitution d’un Front unifié : rien là de nouveau après l’échec de l’ADEMA, de l’ADD, de l’Alliance WOLOGUEDE, de l’UBF, du FDD et de l’UN pour encore emballer un jeune politiquement avisé ! Mais l’UN parle de la mobilisation générale ! De qui ? Avec qui ? Contre qui ?
2. Proposition relative au règlement diligent de dossiers d’actualité : intrants pour la culture de coton, programme de vérification des importations, redressements fiscaux dans certaines entreprises. Mais on n’y retrouve qu’une énumération de dossiers, sans aucune proposition ni position concrète telle qu’annoncée !
3. Proposition relative à une pause dans les réformes en cours au niveau de la filière coton, des activités portuaires, du transport et du commerce. L’UN préconise de ne prendre en l’état que des mesures conservatoires. On ne trouve aucune indication concrète sur lesdites mesures. Paradoxalement, au point précédent ils parlent de règlement diligent.
4. Propositions relatives à l’organisation des présidentielle et législatives la même année, la fixation constitutionnelle de la date des scrutins présidentiels, de nouvelles conditions pour être candidat à la présidence de la République. Mais l’UN s’oppose au même moment à la révision de la constitution !
Pourquoi autant de démagogies et de myopie ? Pourquoi un tel revirement d’objectifs ? Pourquoi l’UN a décidé d’arracher la parole à sa propre jeunesse qui pourtant, lui annonçait sa détermination à faire la politique autrement? C’est pour deux raisons essentielles.
La première raison tient à l’urgence d’esquiver les questions importantes et fondamentales que la jeunesse voudrait poser aux leaders de l’UN. Sans être exhaustives, ces questions ont trait à : Pourquoi c’est YAYI Boni qui a été élu en 2006 et non les actuels leaders super expérimentés de l’UN ? Quelle est la vérité par rapport à la rumeur selon laquelle les leaders actuels de l’UN auraient adopté une stratégie de ni YAYI ni HOUNGBEDJI au pouvoir en 2011 ? Quel est le poids réel de l’UN aujourd’hui sans la RB et le PRD ?
La deuxième raison tient à la reddition des comptes vis-à-vis des bailleurs de fonds politiques.
Au vu de tout ce qui précède, le parti ALAFIA :
– Conseille à l’UN et ses organisations satellites de prendre le courage de faire une autocritique courageuse, sincère, honnête et dépassionnée de leur passé politique seul gage de leur avenir politique. S’il est vrai qu’on ne fait pas la politique ex nihilo, c’est aussi vrai qu’on la réussit ex aliquo ;
– Réaffirme son soutien indéfectible au Président YAYI Boni dans sa politique de sauvegarde et de préservation de l’intérêt général tout en reconstruisant l’indispensable partenariat public-privé pour la prospérité de notre économie qui, pour être pourvoyeuse d’emplois à grande échelle, doit subir une métamorphose basée sur la solidarité nationale ;
– Enfin, exhorte l’ensemble de la classe politique, toute tendance confondue, à rechercher, dans un esprit d’ouverture, de tolérance et d’objectivité, le dialogue franc et sincère en mettant l’intérêt national au dessus de nos différents intérêts partisans.
Cotonou le 14 Août 2012.
Pour le bureau Exécutif National,
Le Porte-parole du Parti
Robert OROU-YOROUBA