Lettre à mon frère (2)

Béninoise, Béninois, bien cher compatriote, la république Benin, notre pays, la terre de nos aïeuls, notre mère patrie vivra. Cette vérité n’est pas de ma petite personne ; c’est la Vérité.

Les jours passent, la psychose grandit dans des cœurs. Les esprits et même des plus sereins ont des raisons de s’interroger, devant « ça », qui tel un épouvantail, devenu comme fou, s’agite violemment, dans tous les sens, sous les secousses de la conscience ». Quand « l’œil de la conscience » s’allume…. Mais aussi vrai que la lumière succède à l’ombre et que la pluie s’estompe devant le beau temps, le Bien triomphe du Mal. C’est la vérité.

La vérité, bien cher compatriote, est que, contrairement à cette idée pernicieuse et machiavélique du « Tous corrompus, mauvais et jaloux » que l’on tend, malicieusement, à t’inculquer, on ne saurait être en tout temps et tous à la fois, dans le mal et pour la conspiration du mal. Attention ! On veut te faire croire, après t’avoir, humilié, menti et même spolié de ton épargne privée, on veut te faire admettre que le mal est fait, signé, estampillé et que, de toute façon, le Bien est inaccessible aux « petits ». Qui a dit ça !?

« Petits », vous avez dit ? En tout cas, debout, ils étaient, venus de toutes les contrées, sans distinction de religion, d’ethnie, de condition sociale, d’idéologie…, mais tous mobilisés autour des valeurs citoyennes, de liberté, de démocratie et de bonne gouvernance, tous enfants de la mère patrie, Benin, invitant tous les bâtisseurs du présent, à construire, sans relâche, pour la postérité, « plus fort dans l’unité ». Instant simplement sublime. Des hommes et des femmes, jeunes, moins jeunes, personnes âgées, tels des fous, non frappés de cette folie autodestructrice qui pousse à demander à son peuple de se jeter à la mer ; mais plutôt, de cette folie là qui conduit le faible, l’opprimé, le « petit » à oser espérer contre toute espérance. Ils ont constitué un « Front Unifié pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques », le mercredi 08 août 2012.

Cher compatriote, il n’est pas question de te conter cette marche de l’histoire qui s’est ébranlé au lieu dit Chant d’oiseau, à Cotonou, dans une maison des Artisans de Justice et de Paix bénie de Dieu. Béninoise, Béninois, homme et femme de bonne volonté, partisan du vouloir vivre ensemble et en paix, tu es invité, à rejoindre le cortège. Le long voyage de la liberté vient de commencer, pour le Benin. Bonjour l’Afrique, le Benin arrive. Par l’acte fondateur du Front Unifié pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques », « le premier pas de ce long voyage » commence. Ne te le fais pas conter.

Par le passé, en ces jours de suspens du mois de février 1990, tu y as cru, lorsque la Conférence nationale des forces vives a dit que : « le Pouvoir ne peut plus être confisqué par quelques uns pour l’écrasement des autres ». Tu as applaudit quand, souveraine, ces assises ont voulu un Etat de droit où le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire sont clairement séparés. Et c’étaient bien. Seulement après, cet exploit, tu as baissé la garde, ta vigilance a diminué, tu as manqué d’assurer la veille citoyenne. Où est la presse ? Par ta naïveté, par ton indifférence, parfois ta complaisance et ta complicité, le pouvoir t’a complètement échappé. Et comme dans le pire de tes cauchemars, Néron se dresse, plus arrogant que jamais.

L’Argent est redevenu notre maitre. A cause de l’argent que l’on veut à tous prix, on tue, on ment, on casse pierre après pierre, l’édifice Benin. Où allons-nous donc?

Bien cher compatriote, si maintenant, ici et aujourd’hui tu ne rejoins pas ce mouvement citoyen qui a besoin de ton engagement, de ton appui, si aujourd’hui comme hier, tu laisses tout décider, par les autres, à ta place, il pourrait t’en couter plus cher encore demain, qu’aujourd’hui où déjà tu n’en peux plus. Debout donc, cher compatriote et viens ! Ensemble, avec d’autres hommes et femmes, peut être, plus ou moins maculés, les uns et les autres, par les vicissitudes de l’histoire – « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre » – mais des personnes dignes, repentants et déterminés à remettre l’ouvrage à l’enclume. Au Front, personne ne t’indiquera un choix de maire, de Président ou de député. C’est interdit ! L’idée du Front, c’est un espace de Liberté et d’échanges où des hommes et des femmes font valoir des idées qui vont se proposer à tous, pour que la meilleure, dans une compétition transparente, équitable et crédible, l’emporte pour le Bien de tous. Notre diversité a besoin de s’enrichir de toujours plus de pluralité. Dictateur, s’abstenir ! 

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