L’émission dominicale de la chaîne de télévision privée Golfe Tv ‘’Débats actuels’’ de ce dimanche a eu pour invité Me Paul Kato Atita.
Il était question, avec lui, d’une analyse juridique des propos tenus par le président de la République lors de son entretien télévisé du 1er août dernier.
On pouvait éviter ‘’l’incident’’ du 1er Août dernier si les textes étaient bien appliqués au Bénin. C’est la quintessence de l’intervention de l’avocat de renommée internationale, Maitre Paul Kato Atita, hier sur l’émission dominicale ‘’Débats actuels’’ de Golfe Tv. Il a été Invité à jeter un regard juridique sur deux questions principales. Il s’agit de la colère du chef de l’Etat exprimée à travers ses propos ‘‘peu courtois’’ lors de sa sortie médiatique du 1er Août et la décision d’annulation de la passation de service entre Anjorin Moucharaf et Victorien Attolou à la tête de la Fédération béninoise de football. Aux dires de l’invité, le chef de l’Etat en lui-même constitue une institution avec des privilèges particuliers. En tant que tel, il mérite respect et considération de la part de ses concitoyens. Le manquement à ce devoir par un citoyen, qui qu’il soit même un parlementaire en dehors de l’hémicycle, constitue un délit d’offense vis-à-vis du président de la République. Par conséquent, celui qui se rend coupable de ce délit devrait être réprimé systématiquement par le procureur. « Et même le chef de l’Etat n’a le pouvoir de suspendre la poursuite », a-t-il déclaré. Et les peines prévues à cet effet vont d’un an à dix ans avec une amende allant de un à dix millions de francs CFA. Ceci, au nom d’une disposition législature de 1997 portant sur la libération de la presse Audio-visuelle au Bénin en ses articles 61 et 78. Pour illustrer sa position, il a évoqué le cas de la France. A en croire l’invité, le général de Gaule a suffisamment fait usage de cette disposition qui le protégeait des propos ‘‘discourtois’’ des citoyens Français. Aussi, le 6 Novembre 2008, un individu qui avait déformé les propos du Président Sarkozy avait-il été interpelé par le procureur.
Quant à la décision de l’annulation de la passation de service à la tête de la Fbf, Me Paul Kato Atita dit en avoir une explication juridique. Pour lui, la décision n’est pas compréhensive en droit commun. Mais en droit du sport, cela se comprend aisément. Ceci, parce que les dispositions de la Fédération internationale du football association (Fifa) rejettent toute implication des juges internes des pays membres dans quelque différend intervenus au sein des fédérations du Football. Et cela s’explique par la volonté d’autonomie de la Fifa. Pour l’invité, si la Fifa a pu faire plier les Etats-Unis et la France, ce n’est pas le Bénin qui lui tiendra la tête.
Camille A. Segnigbindé
L’avocat Paul Kato Atita, chien de garde du pouvoir ?
Paul Kato Atita a mis les pieds dans le plat. Le très truculent avocat invité sur l’émission « Débats actuels » pour un décryptage juridique de l’interview du Chef de l’Etat n’a pas comblé les attentes. Contrairement à ses prétentions « d’expert », Me Atita a parlé comme « Monsieur tout le monde ». Et pis, comme un vulgaire politicard- de la majorité présidentielle- en quête de prestige auprès de la Marina.
« Le Chef de l’Etat en lui-même constitue une institution avec des privilèges particuliers. En tant que tel, il mérite respect et considération de la part de ses citoyens. Le manquement à ce devoir par un concitoyen, qui qu’il soit même un parlementaire en dehors de l’hémicycle, constitue un délit d’offense vis-à-vis du président de la République. Par conséquent, celui qui se rend coupable de ce délit devrait être réprimé systématiquement par le procureur ». Cet extrait de l’intervention de Me Paul Kato Atita montre clairement la cause défendue par cet avocat qui a pris, par le passé, l’habitude de prendre fait et cause pour le gouvernement. Et son exercice d’hier est resté dans la même tendance. Il cite à profusion les articles d’une loi sur la libéralisation de la presse audio visuelle qui permettent de poursuivre toute personne qui offense dans ses propos le Chef de l’Etat. L’avocat, apparemment en mission, voulait ainsi dissiper toutes les vives critiques et les réprobations suscitées par l’interview du Chef de l’Etat le 1er Août dernier. A l’entendre, personne ne devrait plus réagir une fois que le Chef de l’Etat ait tenu des propos aussi graves. Il va plus loin et demande au procureur de prendre ses responsabilités en intentant des procédures judiciaires contre toute personne qui critique le Chef de l’Etat. Or le concept de « offense au Chef de l’Etat » est un concept obsolète, aux contours flous et dont le contenu n’est jamais précis. Et bien qu’il existe dans maints pays, les Chefs de l’Etat ne l’ont brandie que rarement et préfèrent user des délits de diffamation et d’injures. Paul Kato Atita est donc en mission pour jouer à faire peur aux gens et dissiper l’éveil citoyen noté ces derniers jours. On a du mal à cerner les vraies intentions de ce drôle « d’expert » venu pour envenimer la situation après les efforts consentis ces derniers jours par le président Boni Yayi pour ramener la paix dans la maison Bénin.
Marcel Zoumènou