La conférence de presse prévue par les responsables de l’Union fait la nation (l’Un) en réplique à l’entretien télévisé du chef de l’Etat ce 1er aout n’a pu être effective. Prévue pour se tenir au Chant d’oiseau, à Cotonou, elle a été purement été simplement annulée.
Et pour cause : la salle aménagée à cet effet a été assiégée par des personnes «non identifiées». Les responsables du parti se sont repliés chez leur leader Bruno Amoussou. Là-bas, le coordonnateur général, Lazare Séhouèto a réagi sur l’incident. Ci- dessous, l’intégralité de sa déclaration.
«Nous avions entendu le 1er août dernier le président de la République menacé. Menacer le Front qui n’est même pas encore né en disant que si le Front se mettait en œuvre, il lui opposerait ses partisans du pays profond. Et que ça va s’affronter sur le terrain. Nous ne savions pas que cet affrontement prophétisé allait être mis en place aussi immédiatement. Nous constatons qu’une conférence de presse en salle clause, au Chant d’oiseau, sur un bâtiment de l’Eglise catholique voudrait provoquer des affrontements. Nous ne savions pas qu’on a plus le droit de parler. Il est vrai que le président de la République, le 1er aout dernier, prenait tout ce qui était dit dans ce pays comme une insulte à sa personne. Nous étions venus pour donner la version qui est la notre et tout ce qui avait été porté comme accusation contre l’opposition et contre les autres citoyens. Les opérateurs économiques, notamment Ajavon a fait une conférence de presse et les perturbateurs étaient aussi là. Mais ils sont arrivés en retard, ce qui a fait que la conférence de monsieur Ajavon s’est déroulée sans perturbation. Nous étions loin d’imaginer qu’on pouvait venir à l’étape où les conférences de presse des citoyens pourraient être perturbées par le président de la République. Puisque c’est lui qui a lancé l’appel, le 1er août, à l’affrontement et ça a commencé. Nous voudrions informer les uns et les autres que c’est la dernière fois que ça va se produire. Nous prendrons nos dispositions. Ce pays nous appartient à nous tous. Nous recommencerons notre conférence de presse dans les prochaines heures. Nous diffuserons largement le lieu. C’est la dernière fois que nous allons interdire cette grotesque manifestation qui ne se voit que dans les régimes fascistes. Le fascisme ne s’installera pas au Bénin.»
Propos recueillis par Léonce Gamaï