Sébastien Boko : de l’estime pour les jumeaux à l’art plastique

Sébastien Boko. L’homme derrière ce nom fait partie de la jeune génération de plasticiens au Bénin.

 Lui qui, entre-temps s’opposait au désir de son père qui voulait le conduire dans une carrière d’artiste, se sent aujourd’hui à-l’aise lorsqu’il s’agit de tenir, le ciseau en «V», la gouge, le pinceau, … pour sculpter ou peindre.  Une histoire de respect de la tradition béninoise et d’amour pour les jumeaux.

 

Selon ses origines, on attribue sa passion artistique à une transmission de père en fils. Mais l’artiste rectifie: «Sébastien Boko, sculpteur aujourd’hui, ce n’est pas un héritage ou une transmission du père au fils.»
Né en 1984, Sébastien Boko est fils d’un sculpteur. Koffi Boko. Un des professionnels des arts plastiques qui a son atelier à Zogbodomey dans le département du Zou au Bénin.

Il y a une quinzaine d’année, Sébastien Boko rejetait toutes les propositions de son père qui voulait qu’un de ses fils lui succède dans  sa profession. Et pourtant, Sébastien Boko avait en lui ce talent de plasticien que son père a su très tôt. Car, profitant des heures d’absence de son père, Sébastien réalisait lui aussi des statuettes d’êtres humains. Mais son ambition était tout autre que celle de faire carrière dans les arts. Il raconte. «A travers ce que je faisais à l’époque, je n’avais qu’un seul objectif. Celui de satisfaire mes petits frères et sœurs qui voulaient à tout moment et simultanément, porter au dos des représentations de nos aînés jumeaux. Notre maman a eu deux jumeaux qui malheureusement ne sont plus. C’est bien avant ma naissance. Quand ils sont partis, nos parents ont réalisé leurs statuettes selon la tradition béninoise. Donc dans le souci de calmer mes petits frères et sœurs, j’ai eu l’idée de réaliser d’autres statuettes pour que chacun d’eux ait quelque chose à mettre au dos. J’avais 12 ans. Je n’arrivais pas à faire une reproduction exacte mais il y avait les yeux, le nez, les oreilles, donnant l’image d’un être humain.»  
Loin de lui donc, toute ambition de devenir artiste jusqu’en 2002, à un moment où son père ne s’y attendait plus, le fils se décida. Il passa alors trois ans dans l’atelier de son père à Zogbodomey avant d’intégrer en 2005 l’atelier d’Athanase Tonoukon au Hall des arts à Cotonou. Deux ans durant, il s’est familiarisé davantage aux différentes techniques professionnelles du métier de sculpture dans lequel il s’est spécialisé.

Sébastien Boko exerce aujourd’hui ce métier avec beaucoup de passion. Depuis sa sortie en 2007 de l’atelier d’Athanase Tonoukon, il n’a jamais cessé de grandir dans le milieu. Il a fait ses preuves en compagnie de plusieurs artistes plasticiens béninois de renommée internationale dont Ignace Wagouté et Dominique Zinkpé. Il a aussi pris part avec succès à de nombreuses compétitions dont le festival national des arts et de la culture en septembre 2010.
En juin dernier, l’artiste était à Abomey où il a pris part à la première session de résidence sur le nouveau site de l’Association Ayizo, «Unik-lieu de création contemporaine». Cette résidence lui a permis, à l’en croire, d’approfondir ses recherches dans ce qu’il a choisi comme spécialité dans la sculpture. Les œuvres de Sébastien Boko racontent ce qu’il a vu et vécu au village. Elles racontent la tradition cultuelle et culturelle du village d’origine de l’artiste et du Bénin en général.

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