(Un géant meeting d’explication en vue) Premières cibles du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique dans son communiqué en date du 20 août 2012, relatif à un projet de déstabilisation du pays par l’organisation d’actes d’insécurité suivis de grèves perlées pour paralyser tout le pays, quelques responsables syndicaux rencontrés se prononcent.
C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du congrès du PCB, le 23 août 2012.
Laurent Mètongnon, Secrétaire général de la Fésyntra-Finances
«Il s’agit là d’un complot du gouvernement contre le peuple béninois. Lorsqu’un pouvoir failli tend vers sa fin, dans les derniers soubresauts, il tente toujours de passer à la dictature. Et pour y arriver, il essaie de trouver un alibi. Dans les circuits des pouvoirs autocratiques, la meilleure façon de passer à l’acte, c’est d’inventer quelque chose, comme ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Si vous avez suivi l’histoire de notre pays, lorsque le pouvoir ‘‘révolutionnaire’’ du Prpb voulait à des moments donnés commettre des actes attentatoires à la liberté des citoyens courant 1974/1975, c’est à la même scène que nous avons assisté. On décrète l’Etat d’urgence en prenant comme prétexte un complot contre le pouvoir en place sans en apporter les preuves et sans identifier de façon précise ceux qui sont à la base de ces complots. Ainsi ce pouvoir à bout de souffle se donne les coudées franches pour interdire les réunions en prenant tout le monde comme ennemi. Ces disques sont rayés parce que c’est du déjà vu et entendu. Lorsque le ministre de l’intérieur parle de certains syndicalistes, sans pouvoir les nommer et sans prendre la peine d’aller les surprendre en flagrant délit pour les exhiber au peuple, il y a enguille sous roche. Il faut comprendre par là que le pouvoir de Yayi voulant passer à la dictature, cherche à se donner le bon droit de le faire en arrêtant n’importe qui et n’importe où sur la base de faux arguments. C’est comme cela qu’il faut comprendre ce communiqué du ministre Benoit Dègla. Nous avons un gouvernement qui parle de paix et de Dieu alors qu’il s’empare de tout ce qui appartient au peuple. Comprenez donc qu’il est à la base de ses propres problèmes et du désordre ambiant. Mais il ne nous effraie pas. Puisque nous allons lutter contre tout système qui tente de nous replonger dans les réalités des années 85/72».
Dieudonné Lokossou, Secrétaire général de la Csa-Bénin
«Moi je pense qu’on ne peut pas nous accuser sans en apporter les preuves. Et pour cela nous allons réagir incessamment. Nous organiserons une conférence de presse ou un meeting pour désintoxiquer tous nos amis travailleurs qui sont intoxiqués. Tous ceux qui parlent de complot sont des Béninois ayant vécu à l’extérieur. Ils n’étaient pas ici lorsqu’il y a eu agression commanditée de l’extérieur par des Béninois. Donc ce n’est pas ceux qui sont à l’intérieur du pays qui créent souvent les problèmes. En tant que Béninois ayant vécu à l’étranger, le ministre de l’Intérieur et des cultes connait certainement le circuit des mercenaires. Et c’est pour cela qu’il parle de complot. Mais comme je l’ai dit, nous devons réagir, puisque c’est inacceptable qu’un gouvernement s’en prenne vertement à des organisations syndicales comme les nôtres. Je crois qu’on n’est pas en retard par rapport à l’événement. Depuis le 1er août, tous ceux qui sont dans les bonnes grâces du chef de l’Etat marchent allègrement dans le pays sans autorisation. Dans le même temps, on interdit aux autres de se regrouper dans un enclos pour dire leurs opinions. Ce n’est pas normal».
Propos recueillis par Euloge Quenum