A l’occasion de la journée internationale de la démocratie célébrée le samedi dernier, certains citoyens Béninois de la ville de Cotonou ont apprécié la pratique de la démocratie béninoise.
Le samedi 15 septembre dernier, le Bénin a célébré pour la cinquième fois, la journée internationale de la démocratie. C’est sur un fond de morosité économique où le Bénin est classé dernier sur le plan économique dans la zone Uemoa, 91ème au classement 2011-2012 de Reporters sans frontière sur le plan de la liberté de presse et où le débat politique est plus que jamais intense, que la célébration de cette année s’est déroulée. Malgré ces malaises et ce tableau peu luisant, les autorités béninoises ne cessent de chanter aux partenaires techniques et financiers du Bénin que tout est rose. Cependant, le citoyen lambda continue de croire que le combat politique est d’abord une chasse à l’argent, l’élection ‘’du fils du terroir’’ au détriment des compétences ou encore le partage du gâteau national. Pour les cadres et autres opérateurs économiques, le militantisme politique est le moyen sûr de grimper les échelons ou de bénéficier des marchés publics. Bref, la démocratie est devenue un fonds de commerce. Si ce constat est celui d’un observateur averti de la vie quotidienne béninoise, que pensent alors les Béninois lambda ?
Les Béninois apprécient la démocratie Béninoise
G. Lionel, jeune fonctionnaire
La démocratie béninoise était partie pour être la meilleure dans la sous-région ce qui a valu d’ailleurs au Bénin la renommée du laboratoire de la démocratie. Mais aujourd’hui, même si les étrangers ne veulent pas nous dire la vérité, on sent que la réalité démocratique béninoise n’est plus la même au lendemain de la conférence des forces vives de la Nation. Dans quelle démocratie, des individus peuvent-ils se volatiliser sans inquiéter celui qui est garant de leur sécurité ? Dans quelle démocratie, on peut se permettre d’interdire aux hommes des médias de parler d’un sujet ou d’un autre ? Ce sont là autant d’interrogation qui nous prouvent que nous sommes loin d’être en démocratie.
H. Hyacinthe, responsable d’organisation de la société civile
Depuis bientôt deux mois, la démocratie béninoise traverse des moments très difficile. Je pense qu’on ne peut pas nier qu’on est en démocratie par ici. Seulement, le débat est à recentrer et des reformes s’imposent de nouveau à nous. La question de l’autorité du chef de l’Etat, ses comportements à travers ces propos pour ne pas revenir sur les propos à polémique du 1er Août dernier, la question des prérogatives des institutions de la République. Bref, il nous faut refaire le ménage dans notre pays avant qu’il ne soit trop tard.q
A. Roberte, étudiante en année de Licence en Géographie à l’Uac
Certes je suis encore un peu jeune mais en tant que futur cadre du Bénin, je me dois de me prononcer aussi sur les évènements sociopolitiques au Bénin. Monsieur le journaliste, je voudrais vous donner pour exemple que la démocratie béninoise est en panne, les dernières interventions des policiers sur le campus. On m’a appris qu’il existe une franchise universitaire. Est-elle respectée aujourd’hui ? Vous connaissez la réponse. La question de l’emploi, je sais déjà que c’est le chômage qui m’attend et ce n’est pas du fatalisme. C’est pour dire que dans une bonne démocratie, la politique de l’emploi des jeunes faits partis des plus grandes préoccupations des dirigeants car une jeunesse épanouie, c’est le gage d’une nation en développement donc démocratique.q
A.Emile, ancien cadre du ministère des mines et énergies en retraite
Nous sommes bien en démocratie. Entendons-nous sur ce principe. Certes ce n’est pas encore la meilleure mais nous avons, depuis 22 ans, essayé de faire des progrès. Avez-vous encore entendu parler de Segbana? Il faut avoir fait la période révolutionnaire pour établir la différence. Seulement, nous devrons œuvrer à consolider les acquis et faire par conséquent de nouveau progrès. Surtout chaque composant de la Nation béninoise doit jouer sa partition pour le mieux-être des autres membres de la société Béninoise. Si nous pouvions même fonctionner comme des robots, c’est-à-dire agir selon comment on est programmé, la démocratie béninoise, s’en sortirait mieux.