Il est de retour. L’inamovible conseiller spécial aux affaires politiques du Chef de l’Etat a fait une sortie médiatique hier. Depuis la dernière élection présidentielle, on l’a vu peu-ou pas du tout- sous les feux de la rampe. Après un quinquennat secoué par une longue crise politique, une campagne électorale et une élection très discutée, le sexagénaire a besoin d’un bon moment de répit.
Ce à quoi il s’adonne à cœur joie, dans son bureau très exquis de la Marina. Et depuis donc, Amos Elègbé a disparu du tableau de bord médiatique du pays. Il croyait jouir assez longtemps de cette période d’accalmie politique favorisée par la désintégration totale de l’opposition d’alors. Mais il semble être bien contrarié par les derniers événements qui prolongent encore ce nouveau quinquennat dans une crise. Cette fois-ci, ça paraît plus sérieux car la crise frappe la bourse de l’Etat. Des réformes structurelles engagées pour assainir les finances publiques et donner une chiquenaude à notre croissance économique ont tous échoué. Le Programme de vérification des importations(Pvi) a été un véritable échec. Ceci a affecté fortement les recettes de l’Etat obligé à faire recours aux bons de trésor pour arrondir les fins du mois. Nous sommes indiscutablement en face d’une nouvelle crise. Et c’est le bon moment pour Yayi de sortir son joker Amos Elègbè. Depuis le premier quinquennat, c’est lui qui a semblé bien jouer. Celui non pas que du conseiller mais du zélateur, du meilleur des griots de la Marina. Et comme par hasard, il ne sort qu’en période de grande crise pour essayer de défendre son chef. Et pourquoi pas. Dans le quarteron des collaborateurs plus jeunes et moins expérimentés qui entourent Yayi, il passe pour un modèle, une référence. Avec une expérience politique de près de 20ans, deux fois ministre de la république, qui dit mieux ? Amos défend la pertinence et le bien fondé des réformes. « Continuez les réformes mais réajustez au fur et à mesure », a-t-il dit en paraphrasant un ancien président de la république. Oui, il faut continuer les réformes mais au moment où il dit cela, elles ont toutes échoué et le gouvernement a décidé lui-même de reculer. Là, ce n’est qu’une promotion de l’échec. Il aborde aussi un autre sujet sur lequel son « boss » a été souvent attaqué, le programme, brandit un document qu’il présente comme le programme d’action du gouvernement. Qu’à cela ne tienne mais l’usage et l’application d’un tel document devrait mettre le gouvernement à l’abri des balbutiements, des piétinements et des remises en cause devenus le lot quotidien de l’action gouvernementale. Puis le conseiller politique se vante d’être un concepteur du fameux document qui n’apporte que confusion et désordre dans la république. Hier, je rigole à l’entendre défendre sa coterie, à faire l’impasse sur ses échecs comme si Yayi n’avait pas promis aux béninois la croissance à deux chiffres, une vie plus décente et surtout la lutte contre la cherté de la vie. Aujourd’hui, c’est tout le contraire qu’on observe. L’expérience dont il se prévaut tout le temps aura servi à quoi alors ? Lui que son ami Pierre Osho a su bien titiller en le qualifiant d’être « un homme sans conviction qui a travaillé avec tous les régimes ».
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