Epiphane Quenum, député membre du parti de la Renaissance du Bénin (Rb) était l’invité de l’émission Zone Franche de la chaine de télévision privée, Canal 3 Bénin de ce dimanche 16 septembre 2013. Au menu : fonctionnement de la Rb, Lépi, gouvernance économique, les limogeages dans le dossier port sec de Tori.
Candide Azannaï semble avoir déjà fait des émules dans la classe politique béninoise. Invité de l’émission Zone Franche, l’honorable Epiphane Quenum n’a pas ménagé sa famille politique, la Renaissance du Bénin (Rb) comme le député Candide Azannaï l’a fait à l’endroit de la sienne, les Fcbe le dimanche 26 août dernier. Sur le plateau de zone Franche, Epiphane Quenum s’est prononcé sur le fonctionnement de la Rb, la gouvernance économique, la Lépi, les sanctions dans le dossier port sec de Tori, la réunion des présidents d’institution tenue la semaine écoulée à Porto Novo. Sur toute la ligne, Epiphane Quenum est resté critique. Concernant la position de la Rb sur l’échiquier politique national, Il a avoué ne pas se «reconnaitre aujourd’hui dans» le parti. Selon lui, on ne sait pas si la Rb appartient toujours à l’Union fait la Nation (Opposition) de laquelle elle n’a pas démissionné avant de rejoindre la mouvance. «Sans que nous allions nous expliquer à nos militants, nous avons sauté pieds joints à la mouvance sans démissionner de l’Un», a-t-il déclaré. Avant d’afficher son mécontentement à propos du fonctionnement interne du parti. Il a fait remarquer qu’« Aujourd’hui à la Rb, il y a une sorte d’imbroglio. On ne veut pas qu’il y ait des discussions. A l’intérieur, la démocratisation pose problème ». Il est allé plus loin en déclarant que «dans le parti, il y a du dirigisme. Même pour parler à l’Assemblée nationale, il faut demander la permission au président.» Epiphane Quenum n’est simplement «pas en phase avec le président de la Rb sur la gestion du parti.» Il trouve que les manifestations des policiers municipaux est une illustration du malaise qu’il y a dans la gestion de la mairie de Cotonou. Dont le maire et son premier adjoint sont respectivement président d’honneur et président de la Rb(Ndlr). Il se qualifie comme un «soutien –critique» et pense que même si la Rb soutient la mouvance, le parti doit être critique.
«Le coton se cultive aujourd’hui à la télévision…»
«Je ne pense pas que la gouvernance économique soit faite de gloire.» C’est l’avis d’Epiphane Quenum sur la gouvernance économique du Bénin sous le régime actuel. Pour lui, «payer les salaires, n’est point un instrument de mesure de la bonne santé de notre économie» et le «coton est tombé, les recettes fiscales ne sont pas bien provisionnées.» Il constate qu’au Bénin, le coton se cultive aujourd’hui à la présidence et à la télévision. Déduction : «On n’aura pas les 500 milles tonnes qu’on a promis.» A propos du dossier Pvi, il a soutenu que les choses ont été faites dans «la précipitation et l’approximation.» «Il ne faut pas que les considérations d’ordre politique viennent handicaper l’économie. Les revirements et crises dans de nombreux dossiers sont liés au blocage du projet de révision de la Constitution.» Concernant la gouvernance politique, son opinion est que le 1er responsable de la mauvaise gouvernance politique est bien l’Exécutif. Néanmoins, il trouve encourageant le limogeage du directeur général du port, du Secrétaire général de la présidence et du directeur de cabinet du ministre de l’Economie maritime. Des limogeages intervenus la semaine dernière dans l’affaire port sec de Tori. Mais il a martelé qu’«il y a plusieurs autres personnes dans l’entourage du chef de l’Etat qui sont bien connus mais qui vivent peinards.»
«Il n’y a aucune volonté de corriger la Lépi…»
L’actualité relative à la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) n’était pas du reste de Zone franche d’hier. Pour ce tout premier président de la Commission politique de supervision de la Lépi (Cps/Lépi), «nous avons une Lépi de raison et non une Lépi de développement».Pis, «l’élection présidentielle de 2011», organisé avec ce fichier électoral «a été mal faite». Sur le processus de correction de la Lépi qui est en cours, sa position est que «le groupe de travail ne devrait pas être rien que l’apanage du parlement. Il y a un déséquilibre dans la composition même du groupe et cela pose un problème de transparence, l’opposition a deux membres sur 11.» Il propose que, la Lépi étant un instrument national, la société civile, la Cour constitutionnelle, les universitaires devraient faire partie du groupe de travail.
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