"Notre entreprise fournit des services à une administration locale. On doit souvent attendre deux ou trois ans avant qu’elle nous paye. Par un coup de téléphone d’un fonctionnaire de l'entreprise, on se voit proposer de raccourcir "l'échéance" des paiements dans un délai d’une semaine si on versait à ce dernier une partie de l’argent comme pot-de-vin. ”
Combien de fois n’a-t-on pas entendu cette histoire ou d’autres variantes !
L’offre en soi constitue une bonne perspective pour l’entreprise mais le versement du pot de vin place le processus sous l’égide de la corruption.
Ce type de corruption pour l’entrepreneur relève d’une vision de rentabilité dans un système où pour faire valoir son droit il se trouve obligé de ‘’corrompre’’ et inscrira un tel processus formalisé dans sa stratégie de capacité de rendement.
Pour le fonctionnaire ceci relève d’une avidité, d’un sens de cupidité et aussi d’un opportunisme mal placé. Mais dira-t-il qu’il est mal payé et qu’il a besoin d’arrondir ses fins du mois. Est –il coupable ou n’a-t-il pas le choix ?
C’est ainsi que la corruption peut se placer dans un dualisme de lumière et de ténèbres dépendamment des situations et ne peut définitivement pas être évaluée comme négative par le commun des mortels.
Selon l’indice de perception de la corruption publie ́ en 2011 par Transparency International, “ la grande majorité " des 183 pays et territoires évalués obtiennent une note inferieure à cinq sur une échelle de 0 (très corrompu) à 10(très sain)”.Deux ans plus tôt, dans son rapport, cet organisme a reconnu l’ampleur du phénomène: “Il est manifeste qu’aucune région du monde n’est à l’abri des dangers de la corruption. ”
On peut assez facilement remarquer que les conséquences de la corruption sont parfois désastreuses. Par exemple, la revue Time rapporte que “ la corruption et la négligence sont au moins en partie responsables du nombre très élevé de victimes du tremblement de terre qui a frappé Haïti en 2010". La revue ajoute : “ On construit des bâtiments pratiquement sans l’intervention d’ingénieurs mais en versant des pots de vins à des soi-disant inspecteurs d’état ‘’.
Ce cancer qui nuit à la société ne touche pas seulement les plus pauvres ou les pays en voie de développement, même ceux qui sont classés parmi les plus industrialisés souffrent de ce mal.
Dans les pays occidentaux même si la corruption existe à hauteur égale que les autres pays, l’impact reste moins désastreux sur la population à cause des différentes institutions qui régissent les systèmes.
Dans son article " Charest accusé de tolérer la corruption", du 21 août 2012, le journal Métro de Montréal, cite les propos de M. Legault, opposant au Premier Ministre et chef de la Coalition avenir Québec: "Si le Québec vit un problème de corruption, c’est parce que le premier ministre Jean Charest a fait preuve d’une trop grande tolérance envers les écarts de comportement de ses ministres. Dans le cas de Mme Normandeau, il a reproché à M. Charest de ne jamais avoir dénoncé le fait que sa ministre avait accepté des billets d’un spectacle de Céline Dion, de la part d’un entrepreneur qui cherchait à obtenir un contrat du gouvernement et qui l’obtiendra plus tard.
On pourrait citer les affaires des emplois fictifs à la mairie de Paris, des affaires de vente d’armes, des affaires liées à la famille Betancourt et à la politique, des affaires rocambolesques en Afrique, etc.…
Tant qu’il existera dans le monde dans lequel nous vivons le sens de l’ambition qu’il soit nourrit par l’avidité et l’égoïsme, ou contrairement par le travail et le mérite, on ne pourra pas s’affranchir du fléau de la corruption car dans tout processus de construction humaine se rencontrent de nombreuses personnes ayant du mal à suivre le mouvement.
Poussées par des ambitions égoïstes, ces personnes deviennent avides de pouvoir. Elles développent aussi un désir irrésistible d’avoir davantage d’argent et de biens matériels plus que nécessaire.
Malheureusement, ces personnes jeunes ou un peu plus âgées ont un pouvoir ou même quelques fois la clé de la réussite du dit processus de construction. Refuser de céder à leurs demandes est certes louable mais souvent ne permet aucune avancée.
On entend souvent dire de certains amateurs "un coup de pouce vaut plus que plusieurs années d’étude".
On pourrait se demander dans un monde parfait sur quoi se base un tel coup de pouce ? Et pourquoi devrait-il exister un tel coup de pouce pour les uns et pas pour les autres ? Il faut reconnaître que ce sont forcément des intérêts matériels et immatériels qui encadrent ces circonstances de coup de pouce. Ces intérêts peuvent être motivés par des circonstances d’ordre émotionnel, familial, amical.
C’est ainsi qu’on démontre que la corruption est un fléau bien apprécié de l’existence humaine.
Une des solutions des plus probantes serait alors la mise en place de grandes institutions infaillibles et auditées plus que périodiquement par des processus de contrôle bien établis. Une gestion automatisée des dossiers par ces institutions diminuerait l’impact du fléau qu’est la corruption.
Il faut remarquer que plus il existe des interventions individualisées dans un processus plus ce processus est enclin à être gangrené par la corruption.
La première institution forte qu’il faudra par exemple créer dans les pays où la corruption n’a que des conséquences désastreuses est la justice. Une justice capable de réprimander les auteurs de tels actes.
Il faut reconnaître que dans le contexte africain ceci demeure un rêve tant que le peuple africain restera ignorant de son propre sort.
Dans le contexte occidental un progrès a été fait à cet égard mais la corruption demeure tout de même une pratique citoyenne bien appréciée dans des dossiers relevant de plusieurs interventions humaines.
Le club perspectives + (contactez-nous via notre site)