Sur initiative de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung , la correction de la Lépi est au cœur d’un atelier d’experts à l’infosec de Cotonou depuis hier. Au terme, ces experts devront proposer une méthodologie globale de correction de la Lépi assortie d’un chronogramme indicatif.
Fournir une expertise indépendante sur les principales insuffisances de la Lépi, formuler des propositions concrètes de démarches politique et technique pour parvenir à une révision concertée et consensuelle de la Lépi. En effet, pendant deux jours, le groupe d’experts constitué de grands juristes, de spécialistes des questions électorales et de membres de la société civile vont faire l’état des lieux actuels sur la Lépi en vue d’élaborer des recommandations en guise de perspectives pour sa correction. Cet atelier ouvert officiellement hier par Constantin Grund, le représentant résident de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (fes) et dont le thème est « l’état des lieux et les perspectives de correction de la Lépi », vient combler le vide du silence des techniciens spécialistes des questions électorales dans le débat de la correction de la Lépi.
L’état des lieux. Actuellement, la Lépi révèle selon les spécialistes des questions électorales, Orden Alladatin et Clotaire Olihidé, beaucoup de faiblesses et d’acquis. Au nombre des acquis, au plan technique, le Bénin dispose d’une base portant sur les données de localisation géo spatiales, des données nominatives, individuelles et alphanumériques des citoyens de 8 ans et plus. Au plan politique, la Lépi a permis au Bénin d’expérimenter des outils modernes d’élections lors des élections présidentielle et législatives de 2011. Mais à en croire le consultant, l’outil Lépi souffre de façon globale de trois faiblesses. Ces faiblesses sont d’ordres technique et juridique d’où la nécessité de sa correction. Au nombre de ces irrégularités figurent entre autres son caractère non consensuel actuel, la non clarification des prérogatives de la Cps-Lépi, l’imprécision de la loi par rapport à la méthodologie de la réalisation du Recensement électoral national approfondi (Rena), le manque de pertinence de l’exigence de la prise des empreintes digitales des dix doigts, le mauvais encadrement juridique du recensement sur témoignage, l’excès des prérogatives accordées à la commission politique de supervision au détriment de la Mirena qui est un organe technique…
Perspectives. Aux dires des experts, la correction de la Lépi est unanimement reconnue aujourd’hui comme indispensable avant toute autre échéance électorale. Mais les modalités de cette correction demeurent la pomme de discorde entre les différents acteurs concernés. Cependant, les experts quant à eux, recommandent un audit participatif du fichier existant, la validation des éléments de la cartographie et de l’enregistrement. Au plan politique, « la première et primordiale exigence pour un bon exercice de la correction de la Lépi est inévitablement le dialogue politique », ont-ils martelé. A cela, s’ajoute la séparation des fonctions techniques de celles politiques. Sur le plan technique, il faudra entre autres, évaluer et valider chaque étape du processus de la correction de la Lépi et instituer un organe de gestion de la Lépi. Les travaux de cet atelier prennent fin ce jour. Voilà un pas dans le débat de la correction de la Lépi.
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