Le Chef de l’Etat retourne ce matin au parlement pour y prononcer un discours sur l’état de la nation très attendu. Dans un contexte national de morosité et de désenchantement, le Chef de l’Etat devrait tenir un discours nouveau qui reflète le vécu des Béninois et chercher à gommer les couacs de sa sortie controversée du 1er Août dernier.
Le rituel constitutionnel oblige le Chef de l’Etat à repartir ce jour à l’hémicycle à Porto-Novo pour prononcer le discours sur l’état de la nation. A l’accoutumée, le discours que tient le Président Yayi n’est qu’une compilation des activités menées par son gouvernement pendant l’année. Le Chef de l’Etat le conclut souvent sur les perspectives pour le nouvel an. Et souvent, le discours ne reflète pas souvent l’état « réel » de la nation, mais permet au Chef de l’Etat de mieux faire connaître son programme d’activités en un an. De Kérékou à Yayi, la tendance est restée globalement la même chose et les Chefs de l’Etat se soucient peu de situer le peuple sur l’état réel du pays en abordant des thèmes de cohésion nationale, de stabilité politique, des performances économiques, de la sécurité et du niveau de vie des Béninois et de la liberté d’opinion. Ce jour, le discours de Boni Yayi devrait être bien différent de ceux tenus ces dernières années. Et pour cause, 2012 reste une année exceptionnelle à maints égards. C’est l’année où le Chef de l’Etat a lui-même déclaré que « nous sommes les derniers » de la sous-région sur le plan économique. Comment en est-on arrivé là ? Que faisons-nous pour sortir de cette situation ? A ces questions, le discours du Chef de l’Etat devrait donner des réponses. Comme il devait aussi rassurer les uns et les autres sur la polémique actuelle en cours sur le tonnage de la production actuelle du coton et de couper court aux rumeurs véhiculées sur les sommes faramineuses que le gouvernement aurait englouties dans cette campagne en contractant des prêts auprès des banques. Le Chef de l’Etat ne devrait pas aussi se dérober à l’explication sur le fameux rapport de l’Ue sur le coton et en profiter pour donner des chiffres rassurants. Pour rester proche de son peuple, le Chef de l’Etat devrait aussi chercher à aborder les sujets brûlants sur le front social, comme la cherté des denrées de première nécessité, la lutte implacable contre l’essence Kpayo, les menaces de grève dans le secteur de l’éducation et de la santé… Sur tous ces sujets, le Président Boni Yayi devrait tenir un discours d’espoir qui tranche avec les propos belliqueux du 1er Août dernier où il a presque incité à la partition du pays.
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