Le Pcb dénonce la condamnation de Me Agbo

Le mercredi 23 Janvier 2013, après quatre mois de procès, le tribunal de 1ère instance de Cotonou sous la présidence du juge Togbonon et du procureur Gbènamèto a condamné Me Lionel Agbo à 6 mois de prison ferme pour « offense à chef de l’Etat ».

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L’offense consisterait en ce que Me Lionel AGBO au cours de la conférence de presse en septembre 2012 aurait dit que « le chef de l’Etat est malhonnête. Il a sanctionné certains de ses collaborateurs et a laissé d’autres » ceci dans le cadre de l’affaire de corruption dénoncée des membres proches du cabinet de Boni YAYI au sujet du projet de Port sec de Tori.

Me Lionel AGBO a démenti avoir tenu de tels propos, exigeant l’audition complète de son intervention. Bien que la télévision Canal 3 ait dit ne plus avoir le support (car elle l’aurait détruit), bien que la HAAC interpellée n’ait pu donner le support, Me Lionel AGBO n’a pas bénéficié de doute. Le tribunal a frappé comme sur commande et par préméditation.

Que des protégés dans le sérail du Chef de l’Etat échappent aux sanctions pendant que des lampistes sont livrés en pâture à l’opinion publique et à la justice, cela ne fait l’objet d’aucun doute. Les récents scandales du concours de recrutement au profit du ministère des finances où deux listes de résultats signés de la ministre Kora Zaki circulent, ou encore l’explosion à Maria-Gléta de turbines que tout le monde sait vétustes et pourtant achetées à prix d’or sans que les auteurs ne soient interpellés, encore moins sanctionnés, ces scandales parlent d’eux-mêmes. La condamnation de Me Lionel AGBO est par conséquent un verdict arbitraire au service d’un pouvoir despotique. 

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Me Lionel AGBO a été condamné pour avoir parlé. Mais ce qui fait mal au peuple, ruine le pays et tue l’espoir de la jeunesse, ce ne sont pas les propos aussi véhéments ou vigoureux soient-ils envers le Chef de l’Etat et sa politique. Ce qui fait mal au pays et hypothèque l’avenir de la jeunesse, ce sont les tripatouillages des concours d’Etat, le brigandage des deniers publics, les éléphants blancs qui jalonnent le territoire (de Tourou à Porto-Novo, de Lokossa à Natitingou), les listes électorales truquées pour des hold-up électoraux, la ruine de l’Ecole, etc. Ce qui fait mal au pays ce sont les turbines qui explosent, les infrastructures non achevées parce que le pouvoir et ses protégés ont détourné les ressources prévues.

Ce qui finirait par ensevelir le pays et le peuple, c’est le silence et la tolérance à propos de ces actes quotidiens de corruption, de tripatouillage, de pillage, de mensonge et d’arbitraire au sommet de l’Etat. Déjà à Natitingou, l’injustice s’abat sur les militants et sympathisants du Comité de Développement de Natitingou qui ont forcé à la réalisation d’un minimum des promesses faites pour la célébration du 1er août 2011. Kassa Mampo et ses camarades sont arbitrairement arrêtés pour le meurtre de Fawaz assassiné par la police sur ordre du préfet Gervais N’DAH SEKOU lors d’une manifestation.

Notre pays, le Bénin a besoin aujourd’hui de paroles fortes, vigoureuses, véhémentes contre les maux, politiques et actes qui ruinent le pays. Seules sont salvatrices de telles paroles fortes appelant à des actions hardies et déterminées contre les auteurs des forfaitures et contre le pouvoir qui les soutient et les protège.

Me Lionel AGBO s’étant soustrait de cette justice arbitraire et corrompue et s’étant mis à l’abri des persécutions, le pouvoir est enragé et des représailles sont exercées contre ses parents et proches dont certains sont arrêtés et mis en prison. L’arbitraire se poursuit et est inadmissible.

C’est pourquoi le PCB appelle tous les démocrates à protester contre la condamnation de Me Lionel AGBO, à exiger la libération immédiate de ses parents, à lutter pour la libération des détenus de Natitingou et à s’engager dans des actions déterminées pour faire échec au despotisme de Boni YAYI.

Cotonou, le 28 janvier 2013
Pour le PCB
Le Porte-parole
Jean Kokou ZOUNON

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