Depuis quelques mois, le Bénin a renoué avec le «délestage». Un fait qui n’est pas sans impact négatif sur le chiffre d’affaire des activités économiques des populations.
Sainte-Rita, un quartier de Cotonou, non loin de l’Eglise Catholique. Il sonnait environ 10 heures dans la matinée de ce dimanche 24 février. Jean-Luc, un gérant de cyber s’active à satisfaire ses nombreux clients qui ne désemplissent jamais, à ses dires, son cyber. Mais c’est sans compter avec la «bénédiction» de la Société Béninoise de l’Energie électrique et d’Eau (Sbee). Au moment même où le sixième client de la journée, à en croire Jean-Luc, ouvrait la porte du cyber, un «….ooooh!» en chœur l’accueillit. C’est la Sbee qui vient de couper le courant électrique. Une heure, deux heures… plus tard, le courant n’est toujours pas revenu. «C’est ce que nous subissons ici depuis quelques semaines, et du coup notre chiffres d’affaire dégringole », affirme Jean-Luc. L’énergie ne sera rétablie que près de trois heures d’horloge plus tard. Si dans ce quartier, ce n’est qu’une affaire d’heures, les populations d’autres quartiers de Cotonou sont privées d’énergies parfois pendant presque toute une journée. C’est le cas du quartier Agla, situé dans le 13ème arrondissement de la ville de Cotonou : il sonnait environs 23 heures ce même dimanche 24 février. Alors que les bonnes affaires venaient de commencer pour une cafétéria située en face du commissariat du quartier, la musique, les ampoules, les jeux de lumière…tout s’éteint soudainement. C’est la énième coupure de la journée. «Çà va revenir tout à l’heure», chuchota le gérant aux clients qui devront se contenter d’abord de la lumière des bougies. Mais hélas, le courant électrique ne reviendra que dans l’après midi de la journée suivante. «Une nuit comme cela, je peux faire un chiffre de cent mille francs, mais je me suis retrouvé avec trente mille francs», a confié, plus tard, le gérant des lieux. Comme lui, c’est la grande désolation chez les quelques gérants de poissonneries visités dans le quartier, car leurs produits se décongèlent et risquent de pourrir si la chose perdurait. «On n’a même pas de groupe électrogène», se plaignent certains. Quant à ceux qui ont des groupes électrogènes, «on risque de dépenser tous nos bénéfices dans l’acquisition du carburant pour faire fonctionner nos groupes électrogènes», expliquent-ils.
En effet, ces deux quartiers ne sont que des arbres qui cachent la forêt. Aux dires de certains habitants des quartiers d’Akpakpa, St Michel, Vêdoko, Godomey, Kokotomey, Womey… le phénomène fait plus de rage, et les plaintes aussi ne cessent d’augmenter dans le rang des tenanciers des poissonneries, de restaurants, de centres informatiques, bref, au sein des gérants des petites entreprises dont le fonctionnement est conditionné par l’énergie électrique.
Malgré les turbines à gaz…!
Depuis quelques mois, il ne passe plus une journée sans que la Société béninoise d’énergie Electrique (Sbee) ne prive, pendant des heures voire une journée, les populations de Cotonou et environs du courant électrique. Il est à remarquer, que c’est le retour du phénomène de «délestage» qui est en train d’atteindre son paroxysme au moment même où le Bénin a réceptionné, il y a quelques semaines, quatre des huit turbines à gaz censés fournir au Bénin, plus d’énergies en vue de combler, un tant soit peu, le déficit énergétique dont il souffre, et ceci à moindre coût. L’autre chose qui apparait d’ailleurs comme une insulte à la population, c’est le silence des responsables de cette société. En effet, les coupures ne sont même plus précédées de communiqués ni d’aucune autre action visant à les informer des heures de coupures. Les Béninois méritent mieux, et les responsables de la Sbee doivent s’activer pour les éclairer sur la situation et les aider à planifier leurs activités en fonction des heures de coupures par zones.
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