L’annonce de la démission du Pape Benoît XVI pour le 28 février prochain n’a pas laissé indifférents les chrétiens catholiques béninois. Les réactions de certains d’entre eux sont partagées entre interrogations et surprise.
La nouvelle est tombée ce lundi 11 février. Le Pape Benoît XVI a annoncé sa démission pour le 28 février prochain. Raison principale évoquée, le poids de l’âge, à en croire le Pape Benoît XVI lui-même. Dans le rang de la communauté chrétienne du monde, celle du Bénin en particulier, cette annonce est diversement accueillie.
Eglise Ste Rita de Cotonou. Il est 16 heures, ce lundi 11 Février. Pour Certains fidèles, à l’intérieur de l’église, l’heure est au recueillement. Par contre, d’autres, sur l’esplanade de l’église, préfèrent commenter entre eux, la décision du Pape Benoît XVI. «Vous savez, çà dépasse mon entendement, c’est pour la première fois que j’entends une chose pareille et, quelle que soit la raison, je pense que j’ai besoin de plus de temps pour comprendre cette décision», a expliqué Sophia, une jeune dame, la trentaine environ, de retour d’un recueillement spirituel à l’intérieur de l’église. Sentiment que partage son voisin en ‘’ Christ’’, Enoc. «La surprise est de taille, monsieur le journaliste. Je mangeais tout à l’heure quand mes sœurs sont venues du salon pour m’annoncer la nouvelle qu’elles ont apprise à la télé. La nourriture est encore là où je mangeais car j’ai dû l’abandonner pour me rendre à l’église afin de pouvoir avoir d’autres détails mais, je suis toujours sur ma faim», se désole-t-il.
Leçon aux dirigeants politiques…
Si le sentiment de la surprise semble dominer chez ces deux chrétiens, d’autres accueillent plutôt favorablement la nouvelle et l’apprécient d’ailleurs. «À l’impossible, nul n’est tenu. C’est cela l’humilité dans la vie. Le Pape a donné un exemple aux dirigeants politiques du monde qui s’accrochent au pouvoir, même moribonds», a salué Antoine, un fidèle catholique de la paroisse St Jean de Cotonou. Quant à Martin, un autre fidèle catholique de la paroisse St Pierre et Paul situé à Agla, c’est une décision sage mais qu’il n’arrive toujours pas à s’expliquer. «Même si ma foi ne me permet pas de trop commenter les décisions des autorités catholiques, surtout quant elles viennent de si haut niveau, je me permets, depuis cet après midi, de me poser mille questions sur les raisons de cette décision qui affecte profondément la vie de notre église», nous a-t-il confiés. Comme Martin qui accueille avec ferveur l’annonce de la démission du Pape Benoît XVI, mais non sans quelques préoccupations, la majorité des fidèles catholiques rencontrés, s’interroge aussi sur les motifs qui ont conduit le Souverain pontife à prendre une ‘’si grande‘’ décision, sur la suite des évènements ainsi que sur l’avenir de l’Eglise-Mère.
Comment fonctionnera l’Eglise jusqu’à l’élection du nouveau Pape?
C’est maintenant officiel. Le théologien chevronné, le cardinal Joseph Ratzinger devenu Pape Benoît XVI depuis le 19 avril 2005, quittera la tête de l’Eglise Catholique le 28 février 2013. La raison principale, c’est la fragilité de sa santé physique liée à son âge. Dans deux semaines le siège de Saint Pierre sera vacant. Tout se passera bien, comme en cas de décès d’un souverain pontife. D’abord, dès ce 28, le sceau de Benoît XVI sera détruit. Ensuite, Le Camerlingue gère les affaires courantes en collaboration avec le doyen du collège sacré, le cardinal Angelo Sodano, jusqu’à l’élection du nouveau Pape. Le conclave pour l’élection du nouveau Pape doit s’ouvrir le 15 ou au plus tard le 20 mars prochain et se tenir jusqu’à l’élection d’un autre pape. L’on ne doit pas aller au-delà de 20 jours sans démarrer le conclave devant conduire à l’élection du nouveau Pape. 120 cardinaux électeurs sont attendus pour cette élection…
Joël Yelouassi
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