Au Bénin, des personnalités politiques septuagénaires aux affaires depuis plusieurs décennies, devraient sans doute aller à l’école du Pape Benoit XVI qui a décidé de mettre fin à son ministère. Pour cause, il reconnait que «ces derniers mois», «la vigueur» de ses « corps et esprits» s’est amoindrie.
« Les dirigeants africains doivent suivre l’exemple du Pape au lieu de confisquer des postes comme des biens de famille à gérer toute leur vie». Ce sont là les commentaires d’une consœur journaliste sur l’annonce faite par le Pape Benoit XVI, ce lundi 11 février, de se retirer de la tête la communauté catholique mondiale.
En effet, le Souverain Pontife a annoncé son abdication à compter du 28 février prochain à 20 heures. «Je suis bien conscient que ce mystère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la Foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié». C’est en ces termes que Benoit XVI a justifié sa décision dont il dit être conscient de la gravité.
Mais cette décision diversement appréciée selon les milieux, fait l’unanimité sur un point. On la qualifie, en fait, d’une «décision sage, courageuse et responsable» du Pape qui a reconnu que le poids de son âge ne lui permet plus d’assurer les charges du pontificat.
Seconde carrière
L’acte posé par le Pape Benoit XVI doit faire école au Bénin, surtout dans les rangs de la classe politique où des personnalités, du même âge que le Pape Benoît XVI, peuvent faire valoir leurs droits à la retraite. C’est le cas des septuagénaires comme le Médiateur de la République, Albert Tévoédjrè, du Haut Commissaire à la Gouvernance Concertée, Moïse Mensah et de Nicéphore Soglo, ancien Président de la République et actuel Maire de Cotonou. Le cas de celui-ci est le plus frappant. Sa troisième candidature aux élections municipales de cette année 2013 est murmurée dans les couloirs de l’hôtel de Ville. Mais le Président-Maire pourrait se mettre sur les traces du Pape en quittant les affaires au plus tôt. Le bel exemple du Président Nelson Mandela dont le Maire Soglo partage les valeurs, pourrait également inspirer celui-ci. Il n’y a pas de doute à s’y faire. A l’occasion d’une rencontre avec les hommes des médias à la Mairie, le Président Nicéphore Soglo lui-même avait déjà lancé ceci «j’appartiens à une génération qui a passé la main». Avec sa grandeur d’esprit et son rôle au forum africain, un regroupement d’anciens Chefs d’Etats dont il est le Vice-président, le Maire de Cotonou à de quoi s’occuper.
L’exemple du Pape Benoît XVI, au-delà de la classe politique, doit également être suivi dans l’administration béninoise où des cadres admis à la retraite, repartent pour une seconde carrière dans la même administration ; alors que plusieurs milliers de jeunes diplômés sans emploi attendent impatiemment leur tour. C’est l’une des leçons à tirer au Bénin de cette décision de celui qui va redevenir à partir du 28 février, Cardinal Joseph Ratzinger.
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