Le Dg de la Sonacop, Expédit Houéssou, est désormais persona non grata au sein de cette société. Au cours d’une Assemblée générale extraordinaire tenue vendredi dernier, le Syndicat des travailleurs de cette société, Syntra-Sonacop, ont déballé plusieurs cas de malversations et de mauvaise gouvernance du Dg et exigé son départ.
Le Dg de la Sonacop, Expédit Houéssou, était-il assis sur des œufs pourris ? Alors qu’il a tout le temps communiqué sur les efforts fournis par sa société pour sortir la tête de l’eau, une voix dissonante vient de remettre en cause ses exploits. Il s’agit de celle de Liamidi Soumanou, le nouveau Sg de ce syndicat. Avec ses syndiqués du Syntra-Sonacop, ils ont fait le procès de sa gestion du Dg Houéssou. Mauvaise gestion des ressources humaines, des ressources financières, gabegie, prêts aux taux prohibitifs… Tous les ingrédients de la mauvaise gestion sont réunis dans cette dénonciation. Le Dg aurait recruté des retraités qu’il paie au prix fort de plus d’un million chacun, il aurait aussi sollicité le cabinet Afrique Conseil pour le recrutement de cadres de haut niveau au sein de la société. Le syndicat s’y oppose, sous prétexte qu’il n’y a pas de l’argent pour ça et demande au Dg de procéder à un redéploiement du personnel. Il aurait aussi, selon le Syntra-Sonacop, consenti des prêts à hauteur de 450 millions auprès d’Ecobank. Ceci s’apparente, à leurs yeux, comme un délit d’initié, puisque le Dg serait restructurateur de cette banque qui pratique des taux prohibitifs pour les lignes de crédit. Le Dg serait aussi prêt à verser à ODIFIC, une société créancière de la Sonacop, une somme d’argent de près de 3,6 milliards pour une vieille affaire vidée devant les tribunaux. Il aurait aussi réhabilité à plus de 200 millions, une vieille bâtisse de la société servant comme agence réservée aux tickets valeurs. « Nous n’allons pas accepter qu’on immole nos vies et notre société sur l’autel d’Ecobank », a fulminé le Sg Soumanou. Il a demandé une solution forte et radicale face à ces scandales. « Houéssou dehors », ont scandé tout le temps les travailleurs venus à cette Ag. Chose curieuse, cette Ag extraordinaire se déroule quelques jours après la prise d’une décision du gouvernement de restructurer cette société et de punir les personnes responsables des malversations qui ont eu lieu dans cette société, et révélées dans le rapport de la commission Lafia Biokpo.
Les clarifications du Dg
Joint au téléphone, le Dg a battu en brèche ces accusations. Pour la réfection du bâtiment sis à St Michel, il affirme que les travaux ont été confiés au cabinet de Mme Alapini qui a dirigé les choses et payé les ouvriers. Concernant Ecobank, il affirme que c’est un contrat qui le lie à la société depuis le 24 décembre 2007, car la société traine depuis l’ère Fagbohoun un passif lourd. Elle doit près de 9 milliards aux banques de la place, qui ont refusé de lui faire des prêts, et c’est seulement Ecobank qui a accepté. Et les autres banques ont refusé de lui faire des prêts. Concernant le recrutement des retraités, il affirme que c’est lui-même qui a recruté, pour des missions ponctuelles, deux experts, Arsène Capo Tchichi et Gérard da Silva, pour assister juridiquement la société qui avait une dette de 2 milliards avec des avocats, et perdait systématiquement tous ses procès au tribunal. Pour Afrique Conseil, il précise que le travail fait par ce cabinet n’excède pas les 2 millions. Il demande aux travailleurs d’accepter de serrer la ceinture pour faire des reformes en profondeur dans cette société. « En Janvier et Février 2013, la société a fait 253 millions de bénéficie, alors que les salaires avoisinent 172 millions par mois, il y a toujours un gap à combler. Depuis des années, la société a toujours tourné à perte », clarifie-t-il avant de remercier le gouvernement pour la décision prise de prendre un commissaire aux comptes, un contrôleur et un auditeur interne pour la société.
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