Invité de l’émission «Point focal» de la radio Océan Fm, samedi dernier, Maître Jacques Migan est revenu sur les différents agissements survenus après la décision de non-lieu dans les affaires tentatives d’empoisonnement et coup d’Etat, rendue par le juge Angelo Houssou.
L’ancien Bâtonnier, Maître Jacques Migan, n’a pas tergiversé quand il affirme que «la décision qui a été rendue par le juge Angelo Houssou est une décision de justice, elle n’est pas politique». «C’est le droit qui a été dit. Qu’on veuille aujourd’hui en faire une affaire politique, c’est une autre chose». L’invité de ce samedi n’est pas allé par quatre chemins pour montrer que le politique s’est mêlé aux dossiers tentatives d’empoisonnement et coup d’Etat. Il relève qu’une fois la décision du juge rendue, il revient à la partie perdante d’exploiter les voies de recours. «Ce qui veut dire… de saisir la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel, pour que cette chambre reprenne le dossier et le travaille comme si de rien n’était», explique-t-il. Il cite l’article 4 de la loi 2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature en République du Bénin, pour montrer qu’une fois que le juge a rendu sa décision, à aucun moment l’on ne doit l’inquiéter. L’article stipule: «Quand on lit l’article 4 de la loi 2001-35 du 21 février 2003 portant statut de la magistrature en République du Bénin les magistrats de sièges sont indépendants. A cet effet ils règlent des affaires dont-ils sont saisis, conformement à la loi, et ne doivent être l’objet d’aucune influence, incitation, pression et menace, ou intervention indue, directs ou indirects, de la part de qui que se soit ou pour quelque raison que se soit».
Politisation
Or, selon l’ancien bâtonnier, «nous avons assisté à beaucoup de choses après la décision du juge. Il a été inquiété sous prétexte qu’il veut quitter le territoire. Il a été mis en résidence surveillée, il a été écouté à la police». Il insiste qu’«on ne devrait pas l’inquiéter, à moins qu’il ait commis, en dehors de cette affaire, une autre infraction».
Pour lui, la «politique était déjà entrée dans ce dossier dès l’entame, et même avant que le juge ne rende sa décision il y a eu des violations très graves». A ce niveau l’invité relève trois violations qui auraient pu amener les juges de la Chambre d’accusation à arrêter la procédure. Me Jacques Migan cite, au prime abord, le non-respect de la présomption d’innocence qui est consacrée par la constitution. Ensuite il parle de non-respect de l’instruction, et trouve que le Procureur et le Commissaire (Philipe Houndégnon actuel Directeur général de la Police nationale, ndr) n’auraient pas dû communiquer alors que le dossier était en cours. Puis il évoque le non respect des scellés, avec l’exposition des pièces à conviction. Et il incite Angelo Houssou et Houéssinou Nazaire à déposer des plaintes pour infraction à l’article cité plus haut.
Extradition
Pour arriver à une extradition il faut vérifier un certain nombre de choses qui ont, entre autres, trait aux droits de l’homme. L’idéal pour lui est que le Bénin puisse apporter le supplément demandé. Mais, il souligne que «si on n’est pas parvenu à satisfaire la Chambre d’accusation française, dans un premier temps, il ne croit pas qu’on soit capable de le faire maintenant, surtout avec le délai donné». Et il conclut qu’«on est en train de les (ceux qui ont demandé l’extradition de Talon, ndr) mettre devant une situation insurmontable et que c’est l’honneur du pays qui est en jeu».
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