Depuis plusieurs mois, tous les regards sont braqués vers le Togo, à cause de l’imminence des élections législatives, sur fond de tensions.
La menace de boycott par les forces de l’opposition, les problèmes d’organisation, sont autant de problèmes qui inquiétaient les observateurs. Cette situation tendue est à l’origine de l’interrogation de la population. Celle-ci se demande si le 25 juillet, jour du scrutin, il faut sortir ou pas? Cet état de choses, a interpelé les dirigeants de la sous-région, quant au bon déroulement du scrutin, afin de ne pas réveiller les vieux démons. C’est pour cette raison que les chefs d’Etats étaient au chevet du Togo, titrait l’Indépendant, un hebdomadaire togolais, dans sa parution du 23 juillet. Comme si le Togo était malade. Ouattara et Goodluck, juste une affaire de complicité, ajoute le journal, car leur passage au Togo n’a rien changé.
Ce qui amène l’hebdomadaire à procéder à une analyse des forces en présence et de leurs chances respectives, à 48 h du scrutin. Dans la manchette de sa dernière parution, l’Indépendant titrait donc : «Tableau électoral à 48 h du scrutin : CST et UNIR tiennent le haut du pavé, L’UFC aux abois.»
Le désintéressement a finalement laissé place à un certain engouement et un dynamisme, au niveau de tous les partis politiques, qui sont effectivement allés sur le terrain. Et déjà les tendances se dessinent. Dans ses prévisions, l’Indépendant misait sur le trio gagnant, UNIR (parti présidentiel) en première place, suivi du CST (Collectif Sauvons le Togo), 2ème, et l’UFC (Union des Forces du Changement) en 3ème position.
CST/ANC/Arc-en-ciel, une stratégie qui marche, malgré les dissensions
Beaucoup décrient le fait que le CST et la coalition Arc-en-ciel ne se soient pas entendus pour présenter une liste commune. «Mais, la solidarité entretenue au niveau de ses deux coalitions, promet des surprises agréables. Lorsque les deux coalitions annoncent se soutenir, l’une et l’autre, cela revient à comprendre que la cible est le pouvoir en place»… Publie encore l’Indépendant.
Une division de l’opposition qui offre la part belle au parti présidentiel, et à l’UFC. «Ni le pouvoir politique de Faure Gnassingbé, ni l’administration de son « colistier » Gilchrist Olympio, ne peuvent comprendre l’invasion du terrain politique par les partis de l’opposition, réunis notamment au sein du CST et de la coalition Arc-en-ciel». A ce titre, l’hebdomadaire se pose donc la question: A qui profiteront les votes des sigles?
Jeudi 25 juillet 2013, jour du scrutin, dans l’après-midi, «une étincelle a failli mettre le feu aux poudres». En effet, l’arrêt des émissions de Radio Légende FM, a failli entrainer un affrontement entre les Forces de l’Ordre et des militants de l’opposition. Mgr Barrigah, Président de la fameuse Commission Vérité, Justice et Réconciliation, déjà inquiet quant à ce scrutin, a été «appelé à la rescousse», signale Le Forum de la Semaine, un quotidien privé proche du gouvernement. Après l’incident, le gouvernement a dû convoquer une rencontre d’urgence, en présence des chancelleries étrangères, au cours de laquelle il a invité la population au calme, à la sérénité et à l’apaisement.
Les grandes tendances après le vote
Présentant les grandes tendances du vote, le quotidien Forum de la Semaine titre, dans sa parution du vendredi 26 juillet, «l’UNIR en avance, le CST arrive en deuxième position, l’UFC mal partie». Par contre, pour le quotidien Liberté, proche de l’opposition, d’autres tendances se dessinent. Ainsi, titrait le quotidien dans sa parution du même jour : «UNIR et le CST se taillent la part du lion, suivis de la coalition Arc-en-ciel et de l’UFC».
C’est dire donc que les premières prévisions (voir l’Indépendant), ont été battus en brèche. De sorte que l’ANC se retrouve loin du trio gagnant.
Avec la publication des premières tendances, les contestations commencent déjà. «Le CST dénonce la fraude à grande échelle et fustige le manque de fiabilité du système de transmission des résultats.» Annonce Liberté.
Quant au Forum de la Semaine, le quotidien constate que les opérations de vote ont été émaillées par quelques irrégularités, aussitôt corrigées par la CENI.
On peut donc conclure, en affirmant que les élections législatives togolaises, malgré les inquiétudes du départ, se sont globalement bien déroulées. Et la Presse togolaise en fait le constat, malgré quelques couacs.
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