N’étant toujours pas réinstallées définitivement, plus d’un an après leur "déguerpissement", les vendeuses de crevettes et de poissons de Gbogbanou, menacent de marcher nues sur le Palais de la République, si rien n’est fait pour soulager leur peine, les jours à venir.
C’est au cours d’une manifestation de protestation qu’elles l’ont fait savoir, vendredi 28 juin dernier. Une fois encore, les vendeuses de poissons et de crevettes de Gbogbanou, délogées de leur lieu d’activité il y a un peu plus d’un an, et réunies au sein de l‘Association Gbenonkpo, expriment leur ras-le-bol, après la manifestation du 13 mai dernier.
Boites de conserve transformées en tam-tam et gongs, mégaphone en mains et scandalisant les noms des différents responsables impliqués, directement ou non, dans leur misère, c’est le spectacle que les vendeuses de crevettes et de poissons de Gbogbanou ont offert aux usagers de ce marché, dans la matinée de ce vendredi 28 juin, en lieu et place des étalages. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la destruction des hangars de fortune construits, aux dires des manifestantes, à leurs propres frais, par la Société de gestion des marchés (Sogema). «Quand nous sommes venues le mardi dernier, nous n’avons plus retrouvé nos baraques. Alors qu’elles nous ont coûté plus de 500 000 fcfa», se plaint Philomène Vodounon, la présidente de l‘Association Gbénonkpo.
En effet, il s’agit là de la énième manifestation desdites vendeuses. Selon celles-ci, les autorités semblent jouer à la sourde oreille à leur égard, malgré toutes leurs démarches pour faire connaître leurs difficultés. «Et comme c’est le cas, nous allons nous faire voir en marchant nues dans les rues de Cotonou jusqu’à la Présidence, les jours à venir», menace la Secrétaire générale de ladite association, Ganhoudoté Judith.
Par ailleurs, les manifestantes appellent le Chef de l‘Etat au secours. Car, «nous avons compris que le dernier recours qui pourra nous sortir de cette situation qui commence par nous faire perdre notre gagne-pain, c’est le Chef de l‘Etat», justifient-elles. Et pourtant, elles disent ne pas vouloir grand chose. «Notre seul besoin, c’est un nouvel espace pouvant contenir les 700 vendeuses environ que nous sommes», a souligné la Secrétaire générale de l’association. Voilà qui doit interpeler qui de droit, pour éviter aux Béninois de voir, dans les tous prochains jours, leurs sœurs et mères nues, dans les rues de Cotonou.
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