Révision de la Constitution : Yayi s’éloigne du nombre de voix requis pour l’adoption du projet

A l’Assemblée Nationale, le cercle des députés dont les formations politiques sont opposées au projet de révision de la Constitution s’élargit. Et le Président de la République s’éloigne de la majorité de trois quarts ou de quatre cinquième, nécessaires pour l’adoption de son projet.

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Jusqu’à la fin de la semaine passée encore, on pouvait croire que Yayi disposait au Parlement de la majorité des trois quarts des députés. C’est en effet le chiffre prévu par l’alinéa 2 de l’article 154 de la Constitution du 11 décembre 1990, pour que tout projet ou proposition de révision soit pris en considération. Mais, quand on se permet de faire une lecture analytique de la configuration actuelle du Parlement béninois, on se rend aisément compte de ce que, depuis le soir du dimanche dernier, Yayi n’a plus la majorité requise pour faire aboutir son projet.

Et pour cause, la Renaissance du Bénin a finalement décidé d’afficher clairement sa position. C’était, on se rappelle, à travers la sortie médiatique effectuée par le Président d’honneur et leader charismatique du Parti, Nicéphore Soglo, dimanche dernier à Cotonou.

La question qu’il convient de se poser est celle-ci : Si le vote parlementaire sur la révision de la Constitution devait avoir lieu aujourd’hui, Yayi pourrait-il faire passer son projet ?

Avant cette dernière clarification des Soglo, il y avait le Prd, qui dispose encore de 8 sièges, et l’Union fait la Nation, 10 sièges, qui ont clairement affiché leur position contre le projet de révision «coûte que coûte» de la Constitution. Mais, depuis dimanche dernier, avec la Rb qui entre dans la danse des antirévisionnistes, on se retrouve, en l’état actuel des choses, avec un total de 26 députés qui sont sensés voter contre la révision. La Rb disposant encore de 8 sièges suite au départ de l’honorable Parfait Houangni Dèlidji.

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Un petit calcul simple, avant toute analyse, permet de comprendre qu’il reste 57 députés qui pourraient voter pour le projet du Chef de l’Etat. Or il faut 63 votes pour faire }aboutir tout projet ou proposition de révision.

Mieux, au sein des 57 restants, il va falloir compter avec des sièges satellites, tels que ceux des députés Mohamed Atao Hinnouho, Valentin Aditi Houdé, Venance Gnigla, et consorts, qu’on ne saurait tout à fait compter comme de véritables pions de la mouvance présidentielle. Aussi, n’oublions pas qu’au sein de la mouvance proprement dite, des figures comme Candide Azannaï, et d’autres encore qui pensent comme lui mais qui n’ont pas le courage d’afficher clairement leur opposition au projet de révision, sont tapis dans l’ombre.

Devant un tel tableau, on se demande bien quelle chance a aujourd’hui le projet révisionniste de Boni Yayi d’aboutir ? Quoi qu’il en soit, il n’est pas à perdre de vue que le Bénin est un pays qui évolue dans un contexte de sociologie politique assez particulier. En ce sens que l’argent à une certaine force en politique et la transhumance fait rage. On peut donc s’attendre à tout. 

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